
De Maroc à l’Espagne : trois jeunes marocains racontent leur intégration
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Une étude scientifique menée aux Pays-Bas montre que la communauté marocaine reste confrontée à une ségrégation sociale persistante. Non seulement les facteurs économiques expliquent cet isolement, mais aussi les choix de voisinage et de sociabilité de la population majoritaire.
Malgré un ancrage historique qui remonte aux années 1960, la communauté marocaine aux Pays-Bas reste confrontée à un fort cloisonnement social et résidentiel. Une étude scientifique d’envergure, publiée en 2025 par des chercheurs des universités d’Oxford, Utrecht et Nimègue, révèle un paradoxe : cette ségrégation ne découle pas seulement de facteurs économiques, mais de mécanismes plus subtils liés aux choix individuels de la population majoritaire.
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L’étude, menée auprès de plus de 8 000 personnes, met en lumière un phénomène puissant de « préférence pour la similarité ». Les résultats montrent qu’une majorité de Néerlandais sans origine migratoire tend à éviter les quartiers, mais aussi les associations, où la part de résidents d’origine marocaine ou turque dépasse un certain seuil. Même à coût et localisation identiques, la préférence se porte sur des environnements plus homogènes, créant ainsi des « bulles sociales » qui limitent drastiquement les contacts interethniques.
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Les chercheurs identifient également un cercle vicieux qui auto-entretient cette distance. Selon leurs conclusions, les personnes vivant dans des environnements peu diversifiés développent des préférences encore plus exclusives. Autrement dit, moins un individu est exposé à la diversité, plus il cherchera à l’éviter dans ses choix futurs, que ce soit pour son voisinage ou ses loisirs. Ce mécanisme contribue à maintenir la diaspora marocaine à l’écart, malgré des décennies de présence sur le territoire.
Une note d’optimisme émerge cependant de l’analyse : le monde du sport. L’étude révèle que chez les jeunes, les préférences ethniques sont beaucoup moins marquées au sein des clubs sportifs. Ces derniers apparaissent comme de rares et précieux espaces de mixité, où se tissent des liens intercommunautaires solides. Pour la jeunesse marocaine, les équipes sportives constituent souvent un vecteur d’intégration plus efficace que le quartier ou l’école.
En conclusion, l’étude insiste sur le fait que pour briser ces « murs invisibles », les politiques publiques ne peuvent plus se contenter de lever les barrières économiques. Le véritable défi consiste à prendre en compte et à influencer ces préférences inconscientes qui façonnent la géographie sociale du pays. Sans un travail sur les mentalités, la mixité réelle, au-delà des simples opportunités de rencontre, restera un objectif difficile à atteindre.
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