
Racisme en Belgique : le malaise révélé en direct à la télévision
Le racisme est de plus en plus présent en Belgique. Le passage d’une émission de télévision diffusée vendredi dernier en est la parfaite illustration.
Dix minutes de plus pour aller faire ses courses : c’est le compromis que de nombreux Néerlandais de souche sont prêts à accepter pour vivre dans un quartier sans voisins d’origine turque ou marocaine. Telle est la conclusion marquante d’une étude menée conjointement par l’Université Radboud de Nimègue et l’Université d’Utrecht, qui quantifie pour la première fois le prix de la préférence pour l’homogénéité sociale aux Pays-Bas.
Si le désir de vivre parmi ses semblables n’est pas un phénomène nouveau, cette recherche, menée auprès de milliers de Néerlandais autochtones, met en lumière les sacrifices concrets que cette préférence engendre. Le sociologue Jochem Tolsma, co-auteur de l’étude, explique que le sentiment était connu, mais que l’on sait désormais ce qu’il implique. « Ils préfèrent simplement habiter dans un quartier avec des personnes de leur propre origine. Ils disent : “Si j’ai le choix, je choisis cela” », résume-t-il.
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Loin de pointer une simple hostilité, le chercheur avance une explication basée sur la familiarité et la prévisibilité. La méfiance ne viendrait pas de l’autre en tant que tel, mais de l’incertitude. « Nous avons l’idée que nous pouvons moins bien prévoir le comportement des personnes d’origine turque ou marocaine. Leurs manières de se comporter nous sont moins claires », analyse Jochem Tolsma. Cette perception d’une différence culturelle créerait l’anticipation d’un malaise, un sentiment d’inconfort qui guide, souvent inconsciemment, les choix résidentiels, au même titre que l’âge ou le niveau d’éducation.
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Les chercheurs ne cachent pas leur inquiétude face aux conséquences de cette tendance. À leurs yeux, ces choix individuels, mis bout à bout, nourrissent une ségrégation résidentielle qui fissure la société. « Cela conduit à une société qui devient divisée. Les groupes ne parviennent plus à se comprendre mutuellement », alerte le sociologue. Il y voit un risque à long terme pour la cohésion nationale : « Si l’on n’est plus jamais d’accord sur rien, alors gouverner le pays devient de plus en plus difficile ».
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Face à ce constat, l’étude préconise des mesures volontaristes pour inverser la tendance et recréer du lien. Les pistes évoquées incluent des politiques d’urbanisme visant à rendre les quartiers plus attractifs pour une mixité de populations, mais aussi la mise en place de quotas dans les clubs, notamment sportifs, afin de garantir des espaces de rencontre et de brassage entre les différentes communautés du pays.
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