L’exode des infirmiers marocains vers le Québec continue
Entre novembre 2021 et fin mai, quelque 400 infirmiers marocains ont choisi d’immigrer au Québec, aggravant ainsi le déficit de personnel qui plombe le système de santé au Maroc.
Depuis quelques années, des dizaines d’infirmiers et de médecins quittent le Maroc pour le Canada en raison des conditions de travail qu’ils qualifient de déplorables.
« J’adore mon pays et j’adore mon métier et le fait de venir en aide aux personnes dans le besoin. Mais j’étais obligée de quitter mon poste et ma patrie parce que les conditions de travail n’étaient pas au rendez-vous… Et je ne suis absolument pas surprise de constater que plusieurs autres infirmiers et cadres quittent le Maroc pour venir au Canada », a confié Hafssa, infirmière marocaine qui a travaillé pendant dix ans à Témara, dans une vidéo partagée sur Facebook.
Et d’ajouter : « Nous avons reçu une correspondance de l’Ordre des infirmiers du Canada pour accueillir ces infirmiers, les aider et les accompagner notamment sur le plan social (les aider à chercher le loyer, etc.) pour démarrer leur vie. D’autres vont suivre certainement […] Lorsqu’un infirmier commence à travailler au Canada, il sait exactement ce qu’il doit faire, il connaît ses limites qui sont bien définies. Il sait où commencent les compétences d’un infirmier enregistré/ auxiliaire et où elles s’arrêtent. Personne ne peut dépasser son périmètre d’action et les tâches qui lui sont confiées ».
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Quelque 1 000 infirmiers et infirmières de différentes nationalités arrivent chaque mois au Canada, affirme Hafssa, précisant qu’en octobre dernier, plus de 30 infirmiers marocains ont rejoint le Canada où les conditions de travail sont plus favorables. « Ici tu es payé pour chaque heure de travail. Au Maroc, tu travailles plus que tes heures légales et tu n’es pas payé pour les heures supplémentaires… Ici, tu travailles 15 min de plus, tu le notes sur le registre, tu es payé à la fin. C’est aussi simple que ça », détaille la jeune infirmière qui vit désormais et travaille à Québec.
Avec le temps supplémentaire obligatoire (TSO) applicable dans cette province, l’infirmière peut gagner plus d’argent. « Une heure de travail est à 23 dollars. Si tu rajoutes un shift obligatoire de plus, qui est le TSO tu es payé le double soit 46 dollars l’heure, ce qui est motivant pour une grande catégorie d’infirmiers. La rémunération finale te permet d’avoir un bon niveau de vie, en plus de l’assurance sociale qui est bien aussi », explique-t-elle, déplorant qu’« au Maroc, rien ne te motive pour rester et travailler. Même si tu as la volonté qu’il faut et tu veux servir ton pays, il y a beaucoup d’inconvénients… »
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