Ingénierie agricole : Le savoir-faire marocain s’exporte à l’étranger

7 août 2007 - 19h30 - Economie - Ecrit par : L.A

Le Souss est en passe d’être connu à l’échelle internationale pour son expertise dans le domaine de l’irrigation agricole. Ceci à travers une PME, Horti Sud, implantée dans la zone industrielle d’Aït Melloul, à la périphérie d’Agadir.

Créée en 1994, cette entreprise, spécialisée dans les technologies de la fertirigation (fertilisation et irrigation), a une notoriété aujourd’hui qui dépasse les frontières. Elle vend en effet son savoir-faire en Algérie, en Tunisie et bientôt en Arabie saoudite.

Cette introduction dans les marchés étrangers est l’aboutissement d’un long travail de quelques années par deux ingénieurs agronomes, Samir Belhouari et Samir Jbali.

Diplômés de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV) et spécialisés respectivement en génie rural et en horticulture, “les deux Samir’’, comme on les appelle communément dans la profession, ont démarré leur affaire grâce à un crédit “jeunes promoteurs’’.

Leur introduction dans le secteur privé remonte à 1992 à travers la production de bananes. Une exploitation de deux hectares qui se reconvertira en 1998 dans le maraîchage pour atteindre aujourd’hui la taille de 7 ha. Parallèlement à la création de Horti Sud, une SARL dotée au départ d’un capital de 60.000 DH, ils s’installent dans un petit atelier de 16m2 dans la commune d’Azrou (région d’Agadir). Dans cet étroit local, ils commencent à assembler leurs premiers systèmes d’irrigation et montent leur première machine pour l’injection d’engrais basée sur une technologie d’origine hollandaise.

C’est ainsi qu’ils démarchent plusieurs entreprises agricoles et implantent dans des exploitations des systèmes électroniques de programmation d’irrigation et de fertilisation. Très vite leur business marche et Horti Sud déménage durant l’année 2000 dans la zone industrielle d’Aït Melloul.

Aujourd’hui, l’entreprise occupe des locaux de 1.000 m² couverts sur un terrain de 5000 m2. Elle emploie une soixantaine de personnes permanentes et réalise un chiffre d’affaires annuel de 50 millions de DH. Par ailleurs, elle dispose d’un capital d’un million de DH. A préciser également qu’en 2006, la société a équipé en systèmes d’irrigation plus de 300 ha de serres dont 30 ha en projets clefs en main dans différentes régions du Royaume. Outre le Souss, des exploitations à Larache, Safi, Settat et Dakhla font appel aux services de Horti Sud. Cette dernière a travaillé également, l’an dernier, sur des projets clefs en main, représentant quelque 50 ha, à l’international.

Dans ce champ d’action notamment, la PME a scellé un partenariat avec une firme espagnole fournisseur d’automates programmeurs de fertirigation. Horti Sud devient ainsi le représentant de la marque au Maroc.

Cette offensive sur les marchés étrangers et sa participation à plusieurs salons et foires agricoles lui ouvrent d’autres marchés arabes difficiles d’accès pour son partenaire ibérique. Après la Tunisie et le Sénégal, c’est au tour de l’Algérie où Horti Sud a décroché un très gros contrat. En effet, l’entreprise se prépare à y accompagner une importante exploitation agricole.

Selon Belhouari, une main-d’œuvre bon marché, mais qualifiée, est l’atout du Maroc dans le domaine de l’ingénierie agricole. Pour mieux vendre leur expertise, les deux ingénieurs ont entrepris une démarche qualité au niveau de leur entreprise. Il s’agit de décrocher la certification Iso 9002.

Formation

Dans leur plan de développement, les managers de Horti Sud envisagent de mettre en place une structure de formation continue dédiée aux techniciens horticoles. La gestion de serres, la fertirigation et l’automatisme des systèmes d’irrigation sont les modules qui seront proposés. L’objectif est de contribuer à la formation de techniciens spécialisés en la matière.

l’Economiste - Malika Alami

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Agadir - Agriculture - Horti Sud

Ces articles devraient vous intéresser :

Des Marocains réduits à l’esclavage dans le Lot-et-Garonne

Vingt travailleurs marocains ont été exploités dans des conditions indignes par une agricultrice du Lot-et-Garonne. Attirés par la promesse d’un contrat de travail et d’une vie meilleure, ils ont déboursé 10 000 euros chacun pour rejoindre la France.

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Camions attaqués en Europe : le Maroc hausse le ton

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de...

Maroc : ces investisseurs étrangers piégés

Au Maroc, plusieurs investisseurs étrangers ont engagé des ressources importantes dans certains secteurs comme l’agriculture, l’immobilier, la restauration, sans une étude préalable. Conséquence, ils ont enregistré des pertes colossales du fait de la...

Le plan ambitieux du Maroc pour ne plus manquer d’eau

Face à la pression croissante sur ses ressources en eau, le Maroc met les bouchées doubles pour développer des solutions innovantes. Ahmed El Bouari, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts, a annoncé...

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

Menace sur la production de myrtilles au Maroc

Le champignon Erysiphe vaccinii, responsable de la maladie connue sous le nom d’oïdium, menace la production de myrtilles au Maroc et dans le monde. C’est ce que révèle une étude menée par l’université d’État de Caroline du Nord.

Annulation de l’Aïd Al-Adha au Maroc : coup dur pour les « chennaqas »

L’annulation par le roi Mohammed VI du rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha ne fait pas que des heureux. Les « chennaqas » (intermédiaires et spéculateurs des secteurs de l’agriculture et de la pêche) se trouvent en difficulté.

Le Maroc en guerre contre la cochenille

Au Maroc, le ministère de l’Agriculture a mis en place des mesures pour limiter la propagation de la cochenille, un insecte ravageur des cultures de cactus.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...