L’avocat marocain séduit l’Europe

La sécheresse et la saturation des marchés européens sont loin de produire un impact négatif sur les exportations marocaines d’avocat. Celles-ci ont, pour la première fois, enregistré un record historique.

Au Maroc, la campagne d’avocat a été un véritable succès pour la deuxième année consécutive. Les exportations marocaines d’avocat auraient atteint un niveau sans précédent avec 100 000 ou 110 000 tonnes expédiées au cours de la saison écoulée. De quoi faire du Maroc l’un des piliers de l’offre mondiale, analysent EastFruit et FreshPlaza. Les épisodes de sécheresse qui ont affecté plusieurs bassins de production n’ont donc pas impacté négativement la production du royaume. Le climat commercial marqué par la saturation des débouchés et l’effritement généralisé des cours ne constituent aucunement un frein pour les exportations marocaines. « Dans une conjoncture dominée par l’irrégularité et la précipitation, la fiabilité marocaine devient un critère de préférence », observe un courtier néerlandais.

En Europe, les importateurs font face à une prolifération des arrivages qui déstabilise les mécanismes de fixation des prix. En Italie, les marchés sont submergés par les Hass péruviens, provoquant une chute abrupte des tarifs, les Pinkerton bénéficient d’un regain d’intérêt. Grâce à la demande française, néerlandaise et allemande, l’Espagne enregistre, elle, une croissance vigoureuse de ses flux commerciaux au premier trimestre 2025. En Allemagne, les volumes importés dans le cadre de l’Union européenne (UE) affichent une progression annuelle de 37 %. Celle-ci est dominée par des calibres importants qui fragilisent le marché au comptant.

Si en France, la demande pour les avocats Hass demeure ferme parce qu’elle est alimentée en grande majorité par le Pérou, il y a risque de précipiter une clôture prématurée de la saison, estimée à un mois plus tôt qu’à l’accoutumée en raison de l’ampleur des volumes déversés sur le marché. À Londres, Hambourg et Anvers, les opérateurs se voient contraints de réviser leurs marges à la baisse face à l’abondance et à l’hétérogénéité croissante de l’offre.