Photo Francis Silva - Diario Sur
Le jeune homme de 35 ans est devenu le coiffeur des sans-abris de Malaga. Chaque matin, il enfile son sac à dos comportant ses outils de travail et se met à parcourir les parcs, les places et les coins où errent généralement ces sans-abris estimés à environ 150, selon les données du service municipal des droits sociaux.
Isaac a pris la décision de « faire ça toute sa vie » après avoir constaté le nombre important de sans-abris à Marbella où il résidait. En réalité, ces personnes « n’ont pas vraiment besoin d’une coupe de cheveux ; ce qu’ils apprécient le plus, c’est de se défouler et d’avoir quelqu’un qui les écoute », explique-t-il à Diario Sur, ajoutant qu’il profite de ces échanges pour les encourager et leur redonner confiance afin de changer de vie.
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« La plupart des gens qui sont dans cette situation ont des problèles avec l’alcool ou la drogue ou ont des problèmes avec leurs proches… Le drame, c’est qu’ils pensent qu’ils ne pourront jamais s’en sortir et repartir à zéro », se désole Bousnane, soutenant que partir de rien pour se reconstruire est bien possible. Il en est la preuve vivante, assure-t-il, confiant avoir refait sa vie en partant « de moins zéro », après que les partenaires de son entreprise se sont volatilisés avec son argent.
Isaac est conscient que la tâche n’est certes pas facile, mais pas impossible non plus. « Ces gens ont besoin d’un coup de pouce pour retrouver leur estime de soi », affirme le Marocain dont l’objectif est de voir son initiative faire des émules, et que d’autres coiffeurs de Malaga et d’autres villes assistent ces personnes qui se trouvent dans une situation d’extrême vulnérabilité. « J’ai beaucoup appris depuis que j’ai commencé à faire ça. Je me rends compte de la chance que j’ai et je rencontre des gens qui ne sont parfois pas traités comme des êtres humains », déplore le coiffeur.