Au 7ème jour de l’entrée des blindés et des snipers israéliens dans le camp de réfugiés de Jénine, l’armée juive confirme la mort de plusieurs centaines de Palestiniens. La Croix Rouge internationale s’est vu interdire l’entrée dans ce qui ressemble de plus en plus à un charnier à ciel ouvert, et n’a pu identifier ni enterrer les victimes dont les corps ne peuvent même pas être récupérés par les familles.
L’ONU dit que ce n’est pas bien et qu’il faut faire quelque chose : Décision mardi.
Colin Powell, lui, réfléchit toujours quant à l’opportunité d’une rencontre avec Yasser Arafat après l’attentat de vendredi à Jérusalem.
Sentiment général et message de tous les gendarmes du monde : circulez, il n’y a rien à voir. Sharon a encore besoin de temps !
Ainsi va "la vie "en Palestine.
Journal Le Monde On parle de 200 morts. On dit que les rues sont jonchées de cadavres et toutes les personnes interrogées à l’entrée de Jénine sont catégoriques : l’armée et l’aviation de l’Etat juif n’ont pas fait dans le détail, bombardant le cœur du camp, où combattants et "soldats" de l’Autorité palestinienne et miliciens de groupes armés auraient opposé une farouche résistance. Les Palestiniens affirment en chœur que les victimes sont civiles et "militaires", ce qui est impossible à confirmer, l’accès aux lieux des combats étant interdit.
En début de soirée, trois hélicoptères Apache bourdonnent à haute altitude. L’un d’eux s’immobilise en vol stationnaire, actionne sa mitrailleuse en direction du camp. Un énorme char Merkava, de fabrication israélienne, s’avance lentement sur une route. Plus loin sur la gauche, d’autres tanks et véhicules blindés sont alignés dans les oliveraies, encerclant la grande cité du nord de la Cisjordanie. Une fumée grise s’élève, quelque part en ville.
CNN : 60% des Américains hostiles à Sharon Soixante pour cent des Américains sont favorables à une réduction ou à un arrêt de l’aide américaine à Israël si le Premier ministre Ariel Sharon ne retire pas immédiatement ses troupes des territoires palestiniens réoccupés ces dernières semaines, à en croire un sondage Time/CNN.
Commentaire ONU : Le Conseil de sécurité étudie la proposition de force d’interposition dans les territoires palestiniens après l’appel vendredi soir du secrétaire général de l’ONU, qui considère "urgent et impératif" l’envoi d’une force internationale d’interposition entre Israéliens et Palestiniens dans les territoires palestiniens. Après avoir été mis au courant du projet du secrétaire général, les diplomates du Conseil de sécurité ont précisé qu’aucune décision n’interviendrait avant mardi. Cette force serait armée et envoyée dans les zones palestiniennes pour y arrêter les combats, a expliqué l’ambassadeur syrien Mikhail Wehbe. Kofi Annan envisage une force multilatérale qui soit mise sur pied rapidement et juge que "des observateurs ne seraient pas suffisants", a précisé son porte-parole Fred Eckhard. "Il faut une force disposant de la force suffisante pour sécuriser l’environnement dans lequel des négociations pourraient avoir lieu et dans lequel les Palestiniens pourraient rebâtir les infrastructures de l’Autorité palestinienne sans en être empêchés". Un tel déploiement nécessiterait une résolution du Conseil de sécurité et le feu vert des parties, a précisé Fred Eckhard. Porte-parole israélien à l’ONU, Ariel Milo a réaffirmé le refus israélien du déploiement d’une force internationale.
Reuters : La rencontre Powell-Arafat est reportée. Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell a reporté sa rencontre avec le président palestinien Yasser Arafat qui était prévue samedi, ont déclaré à Reuters des membres du cabinet palestinien. "La rencontre est reportée", a déclaré le ministre palestinien de l’Information Yasser Abed Rabbo, sans pouvoir préciser si elle était repoussée à dimanche. Un peu plus tôt, le département d’Etat américain avait indiqué que Powell s’interrogeait sur le maintien de sa rencontre avec Arafat à la suite d’un attentat suicide dans lequel six Israéliens ont été tués vendredi à Jérusalem.
La Maison blanche a exigé d’Arafat qu’il condamne ce nouvel attentat, qui a été revendiqué par un groupe armé lié au mouvement Fatah du président palestinien. "Les Américains nous ont dit que la rencontre du président Arafat et de M. Powell était reportée, sans dire pourquoi ni quand elle aurait lieu", a déclaré à Reuters un autre membre du cabinet palestinien, Azzam al Ahmad.
Reuters : Selon le QG israélien plusieurs centaines de Palestiniens ont été tués.. Les soldats israéliens ratissent le camp de Djénine L’armée israélienne a fait savoir qu’elle n’avait pas encore pris de dispositions pour l’inhumation des victimes des récents affrontements de Djénine (Cisjordanie), où les Palestiniens affirment que plusieurs centaines des leurs ont été "massacrés". Tsahal a ajouté que ses forces continueront à ratisser ce camp, théâtre de très violents combats ces derniers jours, à la recherche d’explosifs et d’engins piégés, et qu’elles n’avaient pas encore commencé à ramasser les morts. "Nous ne transférons pas les corps de Palestiniens dans des fosses communes et nous appelons le Croissant-Rouge et la Croix-Rouge à coopérer avec nous pour ce qui concerne les futures inhumations", a déclaré un porte-parole militaire.
De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge a affirmé ne pas avoir encore été contacté par Tsahal pour récupérer ou identifier les corps. Le CICR n’a également toujours pas été autorisé à venir soigner les blessés.
AFP : Saeb Erekat réclame une commission d’enquête internationale pour crimes contre l’humanité. Le négociateur palestinien Saëb Erekat a pour sa part déclaré : "Nous réclamons la création d’une commission d’enquête internationale sur les massacres, les crimes de guerre et le terrorisme d’Etat commis dans ce camp et qu’Israël cherche à dissimuler". Selon Tsahal, plusieurs centaines de Palestiniens ont été tués ou blessés à Djénine où 22 militaires israéliens ont aussi trouvé la mort. Les Palestiniens citent un chiffre de morts beaucoup plus élevé dans leur camp.
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