La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
La question de l’immigration a constitué en 2006 la principale préoccupation des catalans, citoyens et politiques, en 2006 alimentant les débats politiques et les échéances électorales qui se sont tenues en Catalogne en 2006. Aussi bien lors des campagnes électorales ayant précédé le Référendum du 18 juin de la même année sur le statut d’Autonomie de la région, que lors de celles pour les législatives du 1er novembre dernier, l’épineux dossier de l’immigration a été présent avec force.
Un sondage d’opinion réalisé peu avant les élections du 1er novembre par un organisme relevant du gouvernement autonome de Catalogne, avait révélé que le dossier de l’immigration figure en première place des préoccupations des Catalans avec 22,5 pc des sondés, avant celui du logement (14,7 pc), de l’emploi (8 pc) et la sécurité (6,9 pc).
Le 18 juin 2006, les catalans étaient conviés à se prononcer par référendum sur le statut d’autonomie de la région (Estatut), qu’ils ont approuvé à une très large majorité.
Le statut d’autonomie accroît les compétences de la Catalogne dans la gestion de dossiers sensibles tels que l’immigration, la justice, la sécurité et les relations extérieures.
Il est tout à fait normal que la question de l’immigration et les défis qu’elle pose suscite l’intérêt des catalans qui aspirent à une politique locale pour la gestion de cet épineux dossier. En effet, la Catalogne accueille plus d’un million d’immigrés sur une population avoisinant les sept millions.
Si les principaux partis catalans estiment nécessaire d’assurer l’équilibre entre la capacité de la région à absorber le flux migratoire et la possibilité de garantir l’emploi pour tous, ils soulignent la nécessité d’adopter une politique stricte de lutte contre l’immigration clandestine et de mettre en place les moyens à même de faciliter l’intégration des légaux sur place.
Les différents gouvernements de Madrid qui se sont succédé au pouvoir ont, selon les observateurs, été incapables de mettre en place une politique globale, efficace et efficiente à la problématique de l’immigration, contrairement aux autres Etats européens à la longue tradition de gérer le flux migratoire.
En effet, l’Espagne, qui jusqu’à un passé récent était un pays émetteur d’immigration, est devenue grâce à la prospérité de ses régions et à leur tête la Catalogne -le cœur battant de l’Economie ibérique- , un pays d’accueil pour des centaines de milliers d’immigrés à la recherche d’un horizon meilleur et d’une vie décente.
La politique de la Catalogne en faveur de l’intégration des étrangers a amené de très nombreux immigrés à s’implanter dans la région durant ces dernières années. Les étrangers représentent aujourd’hui 11,41 pc de la population catalane contre 1 pc il y a seulement dix ans et 24,8 pc de l’ensemble des étrangers établis en Espagne.
La prospérité de la Catalogne, une région où le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale (6,6pc, contre 8,7pc) et où la croissance économique va crescendo avec 3,1 pc en moyenne du PIB depuis dix ans, pousse nombre de personne aussi bien d’Europe, d’Amérique latine, d’Asie que d’Afrique à venir tenter leurs chances pour un lendemain meilleur.
Les Marocains arrivent en tête de la communauté immigrée en Catalogne, avec 200.000 personnes selon des chiffres officiels (sans compter ceux qui n’ont pas encore obtenu le permis de résidence légal), suivis des ressortissants d’Amérique Latine, d’Asie et d’Europe de l’Est.
Mais, si le nouveau statut d’autonomie permet à la Catalogne de gérer plus librement son immigration en délivrant elle-même les permis de travail aux étrangers, des voix, essentiellement celles des nationalistes catalans, se sont élevées pour revendiquer une gestion rationnelle de la problématique et appeler à juguler le "fléau" de l’immigration.
Un parti nationaliste catalan ira même jusqu’à proposer l’approche prônée par le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkosy, à savoir une "immigration choisie et non pas subie". Cette proposition a figuré en première place de sa campagne électorale pour les échéances législatives du 1er novembre dernier.
Le leader de cette formation nationaliste "Convergence et Union" (CiU), Artur Mas, candidat malheureux à la présidence de la Généralitat, s’est déclaré en faveur d’une "immigration choisie" et pour la sélection des immigrés dans leur pays d’origine.
Les immigrés qui viennent en Catalogne doivent être d’abord "sélectionnés à l’étranger", avait-il proposé lors de la présentation du programme de sa formation pour les élections régionales catalanes.
Pis encore, il va suggérer la mise en place d’un système à points pour évaluer le degré d’intégration de chaque immigré aussi bien les nouveaux arrivants que ceux établis en Catalogne depuis un certain temps. C’est sur la base des points recueillis que les immigrés, ayant réussi ce périlleux examen, pourront prétendre à bénéficier des avantages sociaux et politiques qu’offre la Catalogne !
La proposition insolite du parti nationaliste catalan va susciter un tollé en Catalogne où la classe politique dans sa majorité s’est élevée pour dénoncer une "proposition périlleuse et contraire aux valeurs prônées depuis toujours par cette région ouverte du bassin méditerranéen" et "ramène la catalogne à l’époque du féodalisme".
Ces articles devraient vous intéresser :