Le Ramadan, mois sacré pour les musulmans, est synonyme de spiritualité et de partage. Mais au Maroc, il prend également une tournure plus sombre avec l’apparition d’un phénomène bien connu : la “Tramdena”. Ce terme désigne l’irritabilité et...
Depuis hier, les musulmans de Paris observent le jeûne de ramadan, dixième et dernier mois du calendrier lunaire arabe. Loin d’être monocolore, l’islam à Paris est composé d’une multitude de sensibilités, de traditions, de courants. Si on excepte les salles de prière, difficiles à recenser, Paris compte 48 lieux officiels de culte musulman.
L’Institut musulman de la Mosquée de Paris (IMPP).
La Grande Mosquée de Paris, située place du Puits-de-l’Ermite (V e ), inaugurée en 1926, s’est imposée comme la représentante de l’islam de France, à travers son recteur Dalil Boubakeur. Elle est la figure de proue de l’IMPP, réseau de lieux de culte et d’imams directement soutenus par le gouvernement algérien depuis une vingtaine d’années. Prônant un islam strict mais discret, la Mosquée de Paris reçoit également une aide de la mairie de Paris. Outre le coquet édifice du V e , l’IMPP contrôle une cinquantaine de lieux de culte en Ile-de-France. A Paris, la mosquée de la rue Myrha (XVIII e ), en est réputée proche. C’est là qu’avait été assassiné en 1995, le fondateur du FIS.
La Fédération nationale des Marocains de France (FNMF).
Maroc pour contrebalancer l’influence de l’Algérie dans l’islam en France, cette fédération semble perdre de son pouvoir sur les lieux de culte parisiens. Enseignant un islam plutôt modéré, la FNMF rassemble un nombre important de fidèles et a la mainmise sur les mosquées d’Evry (Essonne), d’Asnières (Hauts-de-Seine) ou d’Argenteuil (Val-d’Oise). A Paris, son influence est plus limitée.
L’Union des organisations islamiques de France (UOIF).
Cette puissante fédération regroupe 280 associations, aussi bien africaines que maghrébines, et rassemble chaque année au Bourget plus de 100 000 personnes. Les mosquées de Villepinte, Taverny et Tremblay sont sous son contrôle mais aucune officiellement à Paris. Très structurée, l’UOIF, est réputée proche des Frères musulmans égyptiens, la puissante organisation islamiste. Prêchant un islam conservateur et social, le secrétaire général Fouad Alaoui milite également pour « un islam pratiqué dans un contexte citoyen français ». C’est-à-dire détaché des influences marocaine et algérienne. L’UOIF, à Paris, est liée à des associations comme l’Association musulmane africaine en France (Amaf), située rue Mathis (XIX e ).
Le Tabligh.
Ce mouvement fondamentaliste venu du Pakistan, également connu sous le nom d’association Foi et Pratique, a fait des banlieues défavorisées son terrain. Surnommés les « Témoins de Jéhovah de l’islam », ses fidèles sont issus de différentes communautés. Mouvement radical, le Tabligh promeut un islam dur, fondé sur la piété et le retour à la pratique du prophète Mahomet. La mosquée Omar de la rue Jean-Pierre Timbaud (XI e ), fréquentée en majorité par des Tunisiens, lui sert de siège parisien, même si son centre a déménagé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le démarchage auquel ils se livrent leur confère une influence grandissante dans de nombreuses mosquées.
Le Comité musulman des Turcs français (CMTF).
Il regroupe la plupart des mosquées turques parisiennes, directement liées à l’Etat turc. On en trouve deux dans la seule rue du Faubourg-Saint-Denis (X e ), qui compte quatre mosquées au total. Mais aussi passage de la Cité-industrielle (XI e ) ou boulevard de Ménilmontant (XI e ).
La Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (Ffaiaca),
tente de rassembler ces communautés, importantes en nombre, autour d’une pratique traditionnelle mais éclairée. La mosquée de la rue Orfila, dans le XX e est leur siège. Rue Etienne-Marey (XX e ), se trouve également la mosquée des Comoriens.
La mosquée Ad’Dawa.
Cette mosquée un peu particulière, restée indépendante, est située rue de Tanger. Elle fut un temps soupçonnée de liens avec le FIS. La plus grande mosquée d’Ile-de-France (4 000 places) est également un centre socioculturel. Son recteur, Larbi Kechat, semble s’être engagé sur une voie plus modérée, conciliant intégration et tradition.
Guillaume Perrier pour le parisien
Ces articles devraient vous intéresser :