La Corse dit merci aux saisonniers marocains

28 novembre 2020 - 22h00 - France - Ecrit par : J.K

Grâce à la présence des saisonniers marocains, la récolte des clémentines a été effective en Corse. « Sans eux, c’est 40% de pertes en fruits  », reconnaît François-Xavier Ceccoli, producteur et président du groupement Corsica comptoir, même si la crise sanitaire a fait baisser les ventes de 20%.

«  Globalement, tout s’est très bien passé. Les 90 exploitations qui attendaient ces travailleurs spécialisés ont pu ainsi mener à bien la récolte  », s’est réjoui François Ravier, le préfet de Haute-Corse, soulignant qu’une dizaine seulement des 829 saisonniers testés au départ au Maroc et à l’arrivée en Corse, selon le protocole sanitaire et diplomatique «  exceptionnel  » établi entre la France et le Maroc, ont été déclarés positifs et immédiatement isolés.

Par ailleurs, François-Xavier Ceccoli, producteur et président du groupement Corsica comptoir, réunissant 70 producteurs, a rappelé auprès de l’AFP, que si les saisonniers marocains étaient en Corse, c’était parce que les annonces déposées à Pôle Emploi «  n’ont pas été pourvues  ». De plus, ces saisonniers marocains ont l’expérience du terrain corse, où ils viennent depuis des années pour la récolte.

Ces saisonniers sont payés au SMIC de 1 219 euros net par mois, avec par moments, des heures supplémentaires, alors que le minimum agricole garanti au Maroc est de moins de 200 euros par mois. En plus, ils «  sont logés et leur voyage aller-retour est pris en charge par l’exploitation  », a précisé M. Ceccoli.

Cependant, cette année, il y a une «  diminution d’environ 20% des ventes par rapport à un marché normal  », a indiqué un producteur, soulignant qu’en 2018, les méventes étaient de 35% à cause du mouvement des «  gilets jaunes  ». Cette année, la récolte tourne autour de 27 000-28 000 tonnes, face à un marché français de clémentine de près de 200 000 tonnes. Ainsi, la grande partie des ventes revient à l’Espagne, le plus gros producteur européen et un peu, au Maroc.

La mévente de cette année serait en partie due au coronavirus, mais l’espoir n’est pas totalement perdu puisqu’il reste encore «  4 à 5 semaines  » de récolte, a indiqué Simon-Pierre Fazi, président de l’AOP fruits de Corse, comptant 160 producteurs de clémentines, espérant une hausse des ventes à l’approche des fêtes.

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