La femme émigrée, inconnue au bataillon

16 décembre 2006 - 12h48 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Plus impliquées que les hommes, les Marocaines émigrées
participent activement au développement du pays. Revers
de la médaille, elles tombent plus facilement victimes des mafias.

Sur le plan international, les migrations se féminisent de plus en plus. La femme représente environ 50% des migrants dans le monde, soit 95 sur 191 millions. C’est ce que révèlent les chiffres avancés lors des travaux du Congrès sur la femme arabe migrante, organisé du 4 au 6 décembre 2006 à Casablanca.

Au Maroc, après une première phase où les émigrés étaient quasi exclusivement des hommes, la tendance mondiale se confirme depuis les années 1990. L’émigration féminine a d’abord commencé par les regroupements familiaux. Sans aucune qualification professionnelle, les Marocaines rejoignaient leurs époux, ouvriers en Europe. A l’époque, pas question pour elles de prendre la route de l’usine, ni celle des champs. Elles étaient femmes au foyer et la seule route qu’elles empruntaient c’était celle du marché.

Mais comme l’explique Abdelhamid El Jamri, marocain, consultant des Nations Unies à Genève et coorganisateur du congrès de Casablanca, depuis une vingtaine d’années environ, les Marocaines ont commencé à voler de leurs propres ailes. Mariées ou célibataires, elles sont de plus en plus nombreuses à choisir de vivre sous d’autres cieux. La femme marocaine n’a désormais plus de problème, ni de complexe, à rechercher une vie meilleure. « J’ai eu l’occasion de rencontrer une mère divorcée, installée en Suisse et travaillant dans l’enseignement. Elle m’a raconté le calvaire qu’elle a enduré au Maroc après son divorce. L’émigration était la seule échappatoire qui lui restait ».

Quel est le nombre des femmes marocaines qui ont choisi l’émigration ? D’où viennent-elles ? Où sont-elles installées et dans quels secteurs opèrent-elles ? Justement, l’une des principales recommandations faites par le congrès de Casablanca concerne la réalisation d’une étude exhaustive sur cette question.

Plusieurs femmes marocaines réussissent à l’étranger. Certaines occupent de bons postes dans des multinationales en Europe ou aux Etats-Unis. D’autres choisissent la voie de la politique et décrochent des mandats électoraux dans les Parlements de leurs pays d’accueil. C’est le cas d’Amina Sabaï, sénateur belge, une Marocaine née à Casablanca, de Mimount Bousakla, sénatrice socialiste anversoise de 34 ans. Ou Fatima Moussaoui, secrétaire nationale du Centre démocrate humaniste (Belgique). La députée québécoise d’origine marocaine, Fatima Houda-Pépin. L’avocate parisienne et élue communale, Aïcha Ansar-Rachidi. Et la liste est longue.

Un responsable des ressources humaines d’une société espagnole exportatrice de fraises est catégorique : « Avec les femmes marocaines, nous n’avons jamais d’incidents. Contrairement à d’autres femmes arabes, elles n’ont aucune allergie à la hiérarchie et ne revendiquent pratiquement jamais une hausse des salaires ».
Généralement, elles se dirigent vers les pays du Golfe pour travailler comme secrétaires, hôtesses d’accueil ou serveuses. Mais rapidement, elles se retrouvent piégées dans un mécanisme administratif complexe et une situation inextricable.

Le congrès de Casablanca a tenté de mettre en exergue les souffrances de ces jeunes filles en poussant les pays d’accueil à réformer leurs législations pour permettre la protection des droits des Marocaines parties ailleurs en quête d’une vie meilleure.

Abdelmohsin El Hassouni - Maroc Hebdo

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Intégration - Femme marocaine - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

Douane : des facilités pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE)

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) bénéficient de facilités douanières pour l’importation temporaire d’effets personnels lors de leurs séjours au Maroc. Deux régimes principaux existent, selon leur situation professionnelle.

Importation de devises par les Marocains résidant à l’étranger : Ce qu’il faut savoir

Pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE), l’importation de devises au Maroc nécessite certaines formalités essentielles qu’il faut absolument connaître. Que vous rentriez avec des devises sous forme de billets de banque ou d’instruments...

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Voici le guide fiscal des MRE (2024)

La Direction générale des impôts (DGI) met à la disposition des Marocains résidant à l’étranger (MRE) un guide fiscal renseignant sur les différentes dispositions, notamment celles concernant les droits d’enregistrement et de timbre, la taxe sur la...

Il y a 13 ans, Imad Ibn Ziaten était assassiné par Mohamed Merah

Toulouse accueille ce mardi 11 mars l’hommage national aux victimes du terrorisme. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils Imad a été assassiné par Mohamed Merah il y a treize ans, est une figure active de la lutte contre la radicalisation et de la promotion...

Aide au logement : Un vrai succès chez les MRE

Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, confirme l’intérêt des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour le nouveau programme d’aide directe au logement.

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...

Les MRE pas près de voter

Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.

Le Maroc bat des records de fréquentation touristique

Le Maroc s’impose comme une destination touristique phare. Fin octobre 2024, le royaume avait déjà accueilli 14,6 millions de visiteurs, pulvérisant le record de l’année 2023.

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...