Durant 4 jours, le Parc des Expositions de Montreuil s’est paré des couleurs marocaines, non pas pour une manifestation folklorique (qui ont leur intérêt par ailleurs) mais pour quelque chose de très concret : l’investissement. Le SMAP-Immo (Saison du Maroc à Paris-Immobilier) tenait sa deuxième édition : une quarantaine de stands de promoteurs immobiliers venus des différentes régions du Maroc côtoyaient les stands d’établissements bancaires, d’administrations, de médias.
Premier constat : une affluence considérable. Détail d’importance : de très nombreux jeunes des 2 ème et 3 ème générations et une présence remarquée de « Français de souche » en quête d’une résidence au Maroc. Les deux faits sont à signaler, car ils expriment plusieurs choses : tout d’abord le lien qui se perpétue chez les beurs, avec le pays d’origine, mais qui prend une tournure différente de celle des parents, mais aussi l’intérêt montré par les Européens pour notre pays, doublé de confiance puisqu’aujourd’hui ils y acquièrent une résidence secondaire ou bien -pour d’autres- envisagent de s’y installer, l’âge de la retraite venu. Outre l’investissement immobilier, le SMAP-Immo est une occasion pour prendre le pouls de la communauté marocaine, installée en France. Ainsi, lors de la table-ronde avec les ministres Nezha Cherkrouni et Taoufik Hejira, ainsi que le nouvel ambassadeur Fathallah Sijilmassi (jeune, dynamique et très à l’écoute), nous avons pu avoir un aperçu des préocupations de la population immigrée ou issue de l’immigration. Une revendication est d’ailleurs promise à prendre beaucoup d’ampleur étant donné le nombre de mariages de jeunes Marocaines avec des étrangers : il s’agit de la transmission de la nationalité marocaine par la mère. Autre phénomène émergent : celui des jeunes Marocains nés ou ayant grandi en France, désireux de rentrer au Maroc.
Lors des différentes interventions ou émissions radio organisées lors de ce SMAP, aussi bien moi-même que Redouane M’Fadel -jeune beur de Dreux- rentré à Mohammédia où il prospère dans la promotion immobilière, nous avons été questionnés sur ce sujet. Tout cela pour montrer à quel point l’interactivité entre jeunes Marocains de l’étranger et jeunes Marocains du Royaume est nécessaire. Le SMAP a aussi montré que la communication est primordiale. Or si les 2 chaînes de télévision ont un fort impact sur notre communauté, les Marocains de France se plaignent de ne pouvoir se procurer facilement les journaux marocains, ou alors avec beaucoup de retard. Quand on voit avec quelle facilité la presse française pénètre au Maroc, on se dit que la réciproque devrait être possible.
Ahmed GHAYET - http://www.aujourdhui.ma/chroniques-details35521.html