Après être devenue la 1ère Française à passer sous les quatre minutes (3’59"61), à Stockholm, Latifa Essarokh a subi un contrôle antidopage positif à cette occasion. Retour sur la carrière d’une Française qui a émergé à 32 ans et pourrait voir sa carrière stopper nette.
Le plus difficile ne fait que commencer pour elle. Latifa Essarokh a d’abord été suspendue par sa fédération pour raisons médicales avant le début des championnats d’Europe de Göteborg. Le 11 août, la FFA a été informée que l’athlète avait été contrôlée positive lors du meeting de Stockholm, là où elle avait battu le record de France du 1500m en le fixant à 3’59"97. Il y a trois semaines, lors du ce meeting, véritable répétition des Championnats d’Europe, la Française avait produit une course "parfaite" : "J’avais décidé de calquer ma course sur celle de Jamal. Le temps de passage aux 800m (2’06"67) était parfait pour moi. J’ai essayé d’aller chercher Jamal dans la ligne droite finale, mais j’avais mal".
Avec ce contrôle positif, la carrière de la fondeuse tricolore pourrait s’arrêter plus tôt que prévu. Née à Marrakech il y a 32 ans, Latifa Essarokh a quitté le Maroc à six mois pour arriver en France mais n’a obtenu sa naturalisation qu’il y a dix ans. La Française avait marqué les esprits lors du meeting de Stockholm le 25 juillet dernier. Deuxième d’un 1500m dominé par la Bahreïnienne Maryam Yusuf Jamal (3’58"97), la championne de France 2006 du 800m est devenue la première athlète de l’Hexagone à passer sous la barre des quatre minutes (3’59"61). Un "exploit" qui l’a propulsée dans la catégorie des favorites du 1500m des championnats d’Europe de Göteborg. On connaît la suite...
Troisième temps européen
Ce temps, la troisième performance européenne de l’année, la plaçait parmi les meilleures spécialistes du continent. Seules les Russes Yuliya Chizhenko (3’55"68) et Yelena Soboleva (3’56"43) étaient allées plus vite qu’elle cette saison. Avant Göteborg, Essarokh visait la troisième marche du podium à Göteborg. Un but pas tout à fait avoué à l’époque par l’intéressée : "Mon objectif là-bas sera de passer en finale. Après, j’essaierai de faire un petit truc". Elle ne prendra jamais l’avion sensé l’amener en Suède...
A 32 ans, l’athlète croyait connaître l’acmé de sa carrière avec ce record de France. Pour elle, son âge était une force et ses performances on ne peut plus logiques : "Il n’y a pas d’âge pour les résultats ! On voit des gens de 35 ou 36 ans qui font encore des performances. La plupart des gens disent que ce n’est pas normal d’avoir des résultats à mon âge, mais ils n’ont qu’à venir me voir à l’entraînement". Sans commentaire...
Deux ans de suspension ?
Si la contre-expertise confirme le résultat de l’échantillon A, tous les résultats de Latifa Essarokh à compter du 25 juillet seront annulés et elle encourra deux ans de suspension, comme Nordine Gezzar, son compatriote également pris par la patrouille dernièrement.
Fin juillet, Hind Dehiba, l’ancienne recordwoman (pour l’instant) avait tenu à féliciter celle qui lui avait dérobé son bien, illégalement visiblement : "Les records sont faits pour être battus. Avant on avait l’impression que le 1500m ne pouvait pas faire le spectacle en France. Aujourd’hui, il y a trois filles (Essarokh, Dehiba et Ghezielle) qui vont se battre. Je n’ai que 27 ans, je peux faire mieux que le temps de Latifa. Et puis, tous les records sont faits pour être battus, non ?" Hind Dehiba, qui devrait récupérer son record national, aura les moyens de le démontrer lors des futurs meetings cette saison. Probablement pas Latifa Essarokh...
François-Xavier Raller - Eurosport
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