Le Maroc légendaire en une mosaïque de fleurs au Canada

1er août 2003 - 15h07 - Monde - Ecrit par :

Pendant tout l’été, jusqu’au 3 octobre prochain, une sculpture florale montée par une équipe venue de Marrakech, fera voyager nombre de visiteurs de l’annuelle exposition d’horticulture, les "Mosacultures internationales de Montréal" (MIM), dans la légende de "l’oiseau bleu", un des contes de Shehrazade.

Il s’agit du conte de "l’oiseau bleu" qu’un des rois de Marrakech a envoyé chercher à travers le monde pour chanter de sa voix divine, aux heures d’entre les moments de prières, la beauté de la mosquée dont il a pu achever la construction.

Un oiseau tiré, tout en fleurs, des mille et une nuits, pour trôner dans sa cage dorée, au nom de Marrakech et de sa mémoire ocre, pieuse et joyeuse, parmi les 50 villes du monde qui, chacune a illustré, à sa manière, le thème "Légendes", choisi cette année par cette exposition unique en Amérique du Nord.

Pour sa première participation à cette fête florale, dont c’est la 3-ème édition, le Maroc a été durant trois jours (les 29,30 et 31 juillet), le pays exposant à l’honneur, à l’occasion de sa fête nationale, la fête du Trône.

Avec une offrande de thé à la menthe et d’une large variété de pâtisseries marocaines, une exposition photos sur le pays et des stands d’informations touristiques, l’équipe marocaine formée des institutions nationales représentées au Canada, du Consulat général du Royaume à Montréal et de la Fédération marocaine du Canada, ont animé, en effet, ces "journées du Maroc", sur fond musical gnaoui et rap qu’assurent deux groupes de jeunes patriotes alors qu’une "conteuse" (universitaire spécialiste en ethnographie), faisait découvrir à l’assistance, par des histoires, le patrimoine oral du Maroc et de Marrakech, dont la place Jamaâ Lafna a été déclarée par l’UNESCO, patrimoine universel de l’oralité.

Un bras de 12 tonnes en fleurs

A ce jour, depuis fin juin, on estime que plus de 100.000 visiteurs ont fréquenté cette exposition annuelle qui va devenir triennale et renoncera à Montréal pour aller planter sa Mosaïque de fleurs et de cultures à travers le monde : Shanghai en 2006, Boston en 2009, seules villes annoncées pour le moment par les orgnisateurs. Pour sa dernière édition, dans son berceau, Montréal, Mosa cultures a dû recouvrir un parcours de 5 Km où les milliers de visiteurs quotidiens circulent parmi des dizaines de "florasculptures" qui totalisent plus de trois millions et demi de plants, entretenus, arrosés, bichonnés quotidiennement par plus d’une centaine d’horticulteurs sur un total d’encadrement de près de 300 employés.

Selon les prévisions des organisateurs de cette attraction, qui est des plus singulières au Canada, occupant un site sur le vieux port de la ville, au bord du grand fleuve Saint-Laurent, on s’attend à ce que d’ici fin septembre, plus de 400.000 visiteurs franchissent la porte de cette Mosaïque qui ne manque pas d’impressionner par de nombreuses pièces imposantes parmi les oeuvres plantées par 50 villes participantes.

Liant la "Mère Terre" à la "Source Mère", l’eau, richesse première du Québec, la ville hôte a choisi, quant à elle, la légende d’une matriarche "qui donne la vie partout où elle va" et que les horticulteurs montréalais donnent à voir par un buste de 10m de haut, jaillissant de la terre avec deux bras, chacun pesant 12 tonnes, et déversant, grâce à un ingénieux système d’aqueduc intégré, des flots d’eau pour alimenter des fontaines sculptées dans la paume de chaque main. Plus loin, on peut voir des papillons, un cheval blanc, un cerf-volant, un couple de cobra, une baleine, des dromadaires en fleurs. A noter que cette exposition a nécessité, pour un budget total de 10 millions de dollars (environ 70 millions de dirhams), les contributions du gouvernement fédéral, du gouvernement provincial du Québec et de la ville de Montréal.

Enfin, il faut signaler que "Mosa cultures" a un effet d’entraînement, dans l’espace de la grande métropole de Montréal, puisque les organisateurs ont lancé, à l’occasion, un concours parallèle au niveau des arrondissements et des municipalités pour qu’ils ornent leurs espaces respectifs d’une création florale dans la tradition de cette grande exposition. Un jury international supervise ce concours ainsi que la grande exposition et devra annoncer le palmarès le 3 octobre prochain.

MAP

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