L’économie marocaine devrait croître de 2,5 % cette année avant d’enregistrer 3,3 % en 2024, selon les derniers chiffres publiés par la Banque mondiale. Ces chiffres sont principalement dus à la résilience du secteur du tourisme et de l’industrie...
Le Maroc lancera cette année un plan d’action visant à doubler d’ici 2013 sa production industrielle, à créer plusieurs centaines de milliers d’emplois et à mettre un terme à la dégradation de sa balance commerciale, explique à Reuters Salaheddine Mezouar, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l’économie.
"Le projet de développement du secteur industriel est prêt et peut être mis en oeuvre dans un délai de trois mois", a-t-il déclaré. "Nous tablons sur une production supplémentaire de 40 à 50 milliards de dirhams (6,0 milliards de dollars environ) d’ici 2013, pour 52 milliards de dirhams actuellement".
Le gouvernement de Rabat avait confié en octobre au cabinet de conseil McKinsey & Co le soin d’identifier les secteurs de l’industrie dans lesquels l’économie marocaine pouvait se développer. Mezouar a assuré que le projet issu de cette mission serait mis en oeuvre, contrairement à des études antérieures.
Il aboutira à la création de plusieurs centaines de milliers d’emplois nouveaux, a-t-il ajouté, sans cependant fournir de chiffre précis.
"Cela devrait aussi profiter à nos exportations en positionnant le Maroc sur des secteurs dans lesquels nous pouvons être compétitifs", a-t-il poursuivi.
Le déficit commercial marocain s’est creusé ces cinq dernières années pour atteindre l’an dernier un montant sans précédent de 70 milliards de dirhams ; les exportations représentent à peine 55% des importations.
Cercle Vertueux
Les privatisations, les recettes touristiques et les transferts des expatriés permettent cependant royaume d’amortir l’impact de la dégradation de sa balance commerciale sur sa balance globale des paiements. Mais cette situation pèse sur sa capacité d’investissement dans les infrastructures socio-économiques.
Le projet de développement industriel vise à mettre en valeur les ressources naturelles abondantes dont dispose le pays, dans le secteur halieutique ou celui des phosphates par exemple, mais aussi sa proximité géographique avec de grands marchés, comme l’Union européenne, a expliqué Mezouar.
"Le Maroc peut se développer dans industrie chimique, l’agriculture, les pêcheries et les produits de la mer, ou la délocalisation de services... Le textile peut aussi bénéficier de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis", a-t-il précisé.
Des activités industrielles existantes vont être restructurées pour s’adapter aux futures échéances en matière de libéralisation du commerce, notamment celle prévue en 2012 avec l’Union européenne, premier partenaire commercial du Maroc.
"Cette combinaison d’une nouvelle stratégie et d’une augmentation de la production et de la productivité des activités existantes créera le cercle vertueux dont nous avons besoin", a assuré le ministre, lui-même ancien dirigeant d’une entreprise textile.
Les bailleurs de fonds du Maroc l’appellent régulièrement à réduire sa dépendance vis-à-vis de son secteur agricole, sous-développé et fortement dépendant des conditions climatiques. L’agriculture emploie plus de 40% des actifs du pays et assure près de 15% du produit intérieur brut, qui a atteint près de 52 milliards de dollars l’an dernier.
Souhail Karam - Liberation.fr - Reuters
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