Le Conseil Français du culte Musulman (CFCM) a annoncé il y a quelques jours la date du début du mois de ramadan en France, selon des critères adoptés en 2013.
La solidarité et l’unanimité manifestées par les représentants de la communauté musulmane française après la prise en otage des deux journalistes, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, nous a montré la forte présence d’un musulman français d’origine marocaine Mohamed Bechari . Bechari est connu aujourd’hui en tant que vice président du Conseil suprême des musulmans de France et président de la Fédération des musulmans et le secrétaire général du sommet européen des musulmans. La Gazette du Maroc ouvre ces colonnes à ce nouveau leader musulman français pour répondre à toutes les questions liées à la conjoncture actuelle de l’Islam en France.
La Gazette du Maroc : pourquoi y a-t-il un conflit au sein du Conseil suprême des musulmans de France ?
Mohamed Bechari : c’est un conflit d’intérêts axé notamment sur l’envie des membres exécutifs de se positionner au sein du Conseil suprême des musulmans de France pour transmettre un discours religieux au cours d’une conjoncture politique critique vécue tant bien que mal par les acteurs de la scène islamique française et européenne .
D’abord, le choc du 11 septembre a bouleversé le champ politique et social en Europe de sorte que la vision sécuritaire a pris le dessus en devenant une obsession dans les relations avec les musulmans européens .
Deuxièmement, les prochaines échéances électorales présidentielles de 2007 seront influencées par l’impact du vote musulman.
Troisièmement, la question se pose quant à la nature du discours islamique que nous voulons pour relever les défis qui entravent la bonne marche et l’intégration des musulmans de France dont la question de la laïcité, et le port du voile...
Quatrièmement, le Conseil suprême des musulmans de France est affecté négativement par le regain de tension dans les relations maroco- algériennes et qui est fortement ressenti au sein du conseil par la volonté des deux parties, le Maroc et Algérie, de prendre les rênes.
Quelle a été votre contribution à la libération des deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot en tant qu’instance et quel est votre rôle actuel dans l’affaire de Florence ?
Vous n’êtes pas sans savoir que nous avons participé activement à cette libération, sur le sol même de l’Irak et grâce à la volonté des leaders islamiques et arabes pour corriger les exactions commises par certaines factions de la rébellion irakienne .
Concernant l’affaire de Florence , elle se différencie en cela que les deux premiers otages ont été utilisés pour influencer une décision politique française en l’occurrence (la loi sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires dans les établissements scolaires français ) ce qui a poussé les musulmans de France à réagir contre cet odieux chantage et aussi affirmer que la France n’est point en croisade contre l’Islam .
Pourquoi votre Conseil ne s’est pas manifesté pour défendre le journaliste Tayssir Allouni ?
La Fédération des musulmans en France a agi en concertation avec la commission des droits de l’homme arabe pour l’organisation de la manifestation de soutien à Tayssir Allouni ainsi qu’à Florence le 14 février dernier pour défendre la liberté d’expression .
Quel est le rôle de votre Conseil dans l’élaboration d’un dialogue Islam-Occident ?
Le Conseil ne s’est pas encore penché sur cette question cruciale , cependant la fédération comble cette lacune par le biais de l’organisation précédente de congrès inter-religieux visant non pas à amoindrir les fondements de la religion , mais plutôt à créer un consensus autour de la sacralité des religions et le respect des spécificités locales pour constituer un nouveau concept de la civilisation humaine.
Comment avez-vous réagi à l’égard des critiques concernant votre rencontre avec le leader islamiste algérien Abassi Madani ?
A vrai dire l’un des volets les plus bénéfiques de cette rencontre fut la reconnaissance au Maroc de ses droits légitimes et historiques sur le Sahara.
De toute façon, mes relations avec mon frère d’origine algériene Imam Aboubaker sont devenues normales pour servir les intérêts de tous les musulmans en France.
La Gazette du Maroc
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