Des Marocains revendiquent le droit de manger en plein public pendant Ramadan

25 juin 2014 - 17h56 - Maroc - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Les membres du Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (Mali), revendiquent encore une fois le droit de manger en plein public pendant le mois de Ramadan, estimant qu’en tant que citoyens marocains non musulmans, ils devraient être autorisés à rompre le jeûne en public sans être inquiétés par les autorités.

Les controversés militants de MALI et d’un mouvement dénommé "le conseil des anciens musulmans" ont vivement critiqué lundi lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) à Rabat, l’article 222 du code pénal marocain, sanctionnant toute personne mangeant en public pendant le Ramadan.

En 2009, le mouvement "MALI" voulait sensibiliser les Marocains à sa cause en organisant un goûter en plein Ramadan à Mohammedia, mais celui-ci avait été empêché par les autorités.

Le salafiste Mohamed Fizazi a répondu ironiquement sur son mur Facebook aux partisans du droit de manger en public pendant le Ramadan, les invitant à rompre le jeûne de préférence dans les souks et dans les quartiers populaires, en plein milieu de la journée, assurant les militants qu’ils seront tellement gâtés par les gens simples et généreux, qu’ils ne l’oublieront jamais de leur vie. Une façon de leur dire qu’ils se feraient lyncher par la population.

L’article 220 criminalisant la liberté de culte a été également vigoureusement dénoncé par les militants, selon lesquels les enfants marocains doivent avoir le droit de choisir leur religion, conformément aux conventions internationales sur les libertés de croyance, condamnant par la même occasion les discriminations dont sont victimes les minorités religieuses au Maroc.

L’un des intervenants a même considéré l’Islam comme un virus qui se propage parmi toute la population, sans que personne n’ait le droit de s’en défaire pour embrasser une autre religion. Les militants estiment même que leurs revendications seraient une priorité en cette conjoncture difficile que traverse le pays.

En 2013, un mouvement marocain baptisé "Massayminch", (nous nous jeûnerons pas), revendiquait sur Facebook, le droit de manger en public en plein mois de Ramadan.

Le groupe menaçait déjà de manifester le premier jour du mois de Ramadan 2012, en faisant semblant de manger des nourritures en plastique, pour échapper à l’article 222 du code pénal marocain, mais il n’en fit rien.

Article 220 du code pénal marocain :

Quiconque, par des violences ou des menaces, a contraint ou empêché une ou plusieurs personnes d’exercer un culte, ou d’assister à l’exercice de ce culte, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200[49] à 500 dirhams.

Est puni de la même peine, quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d’enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats. En cas de condamnation, la fermeture de l’établissement qui a servi à commettre le délit peut être ordonnée, soit définitivement, soit pour une durée qui ne peut excéder trois années.

Article 222 :

Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 12 à 120 dirhams.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Ramadan 2025 - Mouvement alternatif pour les libertés individuelles - Facebook - Mohamed Fizazi - Ibtissame Lachgar - Massayminch - Prosélytisme

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les sites pour adultes cartonnent pendant le ramadan

Les Marocains sont friands des sites pour adultes pendant ce mois de ramadan. À quel moment visitent-ils ces sites ?

Lamine Yamal fait le ramadan pendant l’entraînement du Barça

En bon musulman, Lamine Yamal pratique le jeûne du Ramadan. Le jeune attaquant du Barça s’est abstenu de s’hydrater à la pause lors de la séance d’entraînement avant le match contre la Real Sociedad.

Une prière musulmane à l’aéroport de Roissy fait polémique

Augustin de Romanet, PDG d’ADP a réagi à une prière collective réunissant une trentaine de musulmans dimanche 5 novembre dans une salle d’embarquement de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, et qui a soulevé de vives polémiques.

Salma Rachid sous le feu des critiques

Salma Rachid est la cible d’attaques sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes fustigent l’arrogance de la chanteuse de la pop marocaine.

Aïd al Adha au Maroc : l’appel à l’annulation monte sur les réseaux sociaux

Alors que certains Marocains appellent à l’annulation de la célébration de l’Aïd al-Adha sur les réseaux sociaux, d’autres tiennent au respect de cette tradition religieuse.

Équipe de France de football : le Ramadan sous surveillance ?

La question de la pratique du jeûne du Ramadan chez les joueurs de l’équipe de France a parfois suscité une certaine controverse. L’année dernière, le président de la Fédération française de Football (FFF), Philippe Diallo, avait assuré qu’aucune...

Maroc : ils paient les dettes des plus pauvres

De jeunes Marocains, influenceurs, artistes et personnalités sont à l’origine d’une initiative visant à soutenir les familles dans le besoin en cette période de ramadan, mais aussi à les aider à éponger leurs dettes.

Le ramadan commence le lundi 11 mars 2024 en France

C’est officiel : le mois de Ramadan débutera lundi 11 mars 2024 en France, a annoncé le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Cette date a été déterminée après observation scientifique et calcul astronomique.

Maroc : les appels au Jihad dans les mosquées interdits

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a rappelé aux imams marocains les limites de leur rôle concernant la question palestinienne.

Maroc : la mode du mariage virtuel

Le mariage en ligne ou « mariage virtuel » est devenu une pratique en vogue au Maroc. Le phénomène suscite l’inquiétude des spécialistes en psychologie sociale qui s’interrogent sur la nature de ces relations humaines sans communication directe, et...