
Hannan Serroukh, mariée de force à l’âge de 14 ans, raconte
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Ariane, une Franco-marocaine de 28 ans, a déposé plainte pour agression sexuelle puis viol contre son ex-mari d’origine marocaine qu’elle avait épousé de force en juillet 2015 au Maroc, juste un mois après ses 18 ans.
La jeune femme a eu un rapport sexuel non consenti avec son mari, trois jours après son mariage. « On m’a mariée un mois après mes 18 ans. Mon père m’avait pris mes papiers. J’étais dans un pays que je ne connaissais pas. J’étais morte de peur. Trois jours après mon mariage, celui qui est mon mari de papier m’a prise, à la demande de mon père qui voulait que le mariage soit consommé. C’est le seul rapport intime que nous avons eu. Je suis parvenue à divorcer quand nous sommes revenus en France et j’ai quitté la maison de mes parents », détaille Ariane auprès de Midi Libre.
Aujourd’hui, même si elle admet n’avoir pas dit non à ce dernier, elle soutient avoir été victime d’abus sexuel et tient à être reconnue comme telle. « Comment peut-on affirmer à une femme victime d’abus sexuel qu’elle ne l’est pas, simplement parce qu’elle n’a pas exprimé un refus ? J’étais dans un pays où je n’avais pas grandi (Elle a grandi en France, NDLR), dépourvue de mes papiers d’identité, sans ressources, sans aide ni soutien. L’acte m’a été imposé, tout comme mon mariage. Il est essentiel de comprendre que tout cela a été décidé sans que mon consentement ne soit jamais pris en considération », explique-t-elle.
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Dix ans après les faits, Ariane décide de porter plainte pour agression sexuelle contre son ex-mari. Sur les conseils de son avocat, Me Florian Medico, elle a souhaité déposer une seconde plainte pour viol. Mais le commissariat de Béziers, sa ville de résidence, refuse dans un premier temps de prendre sa plainte. Après insistance auprès du parquet, elle finit par obtenir gain de cause le 22 mai dernier. « On me soutient, au commissariat, et cela est vrai, que je n’ai pas dit “Non”. Je ne pouvais pas faire autre chose. Donc, pour eux, il n’y a pas viol et je ne parviens pas à me faire entendre, même par des femmes policières », se désole Ariane.
Dans un courrier au procureur en charge des violences sexuelles à Béziers, son avocat développe : « Vous observerez que contrairement à ce que les enquêteurs vous ont expliqué, elle (Ariane) n’a jamais indiqué n’avoir eu “à aucun moment d’attitude permettant de laisser comprendre à ce dernier qu’elle était opposée à ce rapport sexuel”. Mais elle n’a manifesté aucun désir sexuel. Le rapport s’est déroulé au sol sur des couettes, qu’elle a demandé à monsieur de ne pas lui enlever le haut, que quand bien même ce dernier se serait plié à cette exigence, vous pourrez a minima convenir que cela ne semble pas permettre de circonstancier un consentement libre et éclairé. »
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« S’agissant des faits de viol qu’elle dénonce, elle précise qu’elle est montée dans la chambre avec le mis en cause épousé et indique : “Je lui ai donné ce qu’il voulait, je le laisse faire et me laisse faire”… Ainsi et sans anticiper sur la décision que je serais amené à prendre s’agissant des faits de viol dénoncés, et sans minimiser le retentissement que ces faits ont pu avoir sur elle, il me semble, à ce stade, qu’à défaut de pouvoir démontrer d’élément intentionnel, cette infraction ne pourra être caractérisée », a réagi pour sa part le parquet de Béziers. Ariane, elle, n’attend plus qu’une chose : « être reconnue en tant que victime d’un mari que l’on m’a imposé. Rien de plus. »
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