Dans son ouvrage « Tous coupables. Ils m’ont mariée de force » (Éditions Balland), Nour raconte comment sa famille l’a mariée de force il y a près de 20 ans. Ayant reçu une éducation « traditionnelle des familles maghrébines », Nour n’avait pas de petits copains. Lors des vacances d’été au Maroc à ses 18 ans, ses proches lui annoncent qu’elle va épouser son cousin. « Ma cousine m’a dit que j’allais épouser mon cousin. J’ai rigolé. Ma sœur a insisté », raconte-t-elle à Actu.
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« Je le connaissais depuis toute petite. C’était comme mon frère », confie Nour qui dit avoir protesté contre cette union. Mais son père la menace : « Marie-toi ou je te jure, tu vas rester ici ». Contre son gré, les démarches pour le mariage ont été entamées. Rapidement, un certificat de virginité a été établi et elle s’est mariée devant l’imam et le maire. « J’ai signé les documents. Je ne comprenais rien », explique-t-elle.
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Son mari s’installe ensuite avec eux en France. « C’était pour obtenir les papiers, c’est tout », estime Nour. Le couple fait chambre à part, mais cela n’a pas empêché le mari d’abuser d’elle « deux fois ». Elle décide alors de quitter « la maison de l’horreur » pour se réfugier chez une amie. Des membres de sa famille la retrouvent dans la rue, la prennent de force et la ramènent à la maison.
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Une fois chez elle, son mari la bat, jusqu’à l’évanouissement. « Mes copines au lycée ont bien senti que quelque chose n’allait pas dans ma vie. Je me taisais », confie-t-elle. Le mari finit par lui accorder le divorce, un an après le mariage. Le livre de Nour est tiré du journal intime qu’elle tenait pendant tout ce long cauchemar. Sa publication est une sorte de thérapie pour elle qui se remet difficilement de cette mauvaise aventure.