Maroc : 1/3 des investissement Meda

9 février 2005 - 10h44 - Economie - Ecrit par :

Une « valeur sûre ». Ainsi est qualifié le Maroc dans le récent rapport établi par la Banque européenne d’investissement (BEI) et le réseau euro-méditerranéen des Agences de promotion des investissements (Anima), et débattu lors du sommet sur l’investissement tenu à la mi-janvier à Marseille.

Un qualificatif qui fait suite au recensement des projets d’investissements étrangers réalisés en 2004 dans la région Meda, regroupant les pays sud-méditerranéens et du Proche-Orient. En s’accaparant 120 des 400 projets recensés pour l’équivalent de 19,1 milliards de dollars (près de 170 milliards de DH), le Maroc devance, de loin, l’Algérie et la Turquie (respectivement 59 et 53 projets), l’Egypte (39), la Tunisie (32) et le Liban (26). Du côté des pays émetteurs, la France occupe le premier rang, avec 108 projets réalisés. Les entreprises hexagonales confirment également leur présence marquée dans notre pays puisque, des 120 projets qui y ont été recensés, 55 sont français.
Pour le Maroc, cette consécration vient à un moment où de nombreuses initiatives en France - notre premier pourvoyeur d’investissements - tentent de freiner le phénomène de délocalisation qui suscite de vives inquiétudes. En effet, outre les mesures d’ordre fiscal tel le crédit d’impôt accordé aux entreprises qui reviennent en France, d’autres boucliers ont été brandis par le gouvernement Raffarin. Le plus controversé a été, sans doute, le projet d’arrêté de l’ex-ministre des Finances, Nicolas Sarkozy, visant à imposer l’information du consommateur sur la localisation géographique des centres d’appel téléphoniques. Façon déguisée de dissuader les entreprises françaises de délocaliser.
Seulement, les réticences de la Cour de justice européenne pour préférence nationale déguisée ont forcé le gouvernement français à faire marche arrière. Mais certaines actions ont eu plus de succès. Récemment, par exemple, la mobilisation de la centrale syndicale CFTC a fait avorter le projet du groupe AXA de délocaliser à Marrakech une partie de son activité Direct Assurance, avec création de 300 emplois au Maroc. Parfois, c’est la justice qui s’en mêle. Nous citerons le cas du fabricant de chauffe-eaux, Chaffoteau & Maury, dont le plan de délocalisation à Casablanca, de 80 emplois, a été annulé en septembre dernier par le tribunal de Nanterre pour n’avoir pas satisfait aux obligations de « consultation préalable ». Une disposition française qui prévoit la consultation des délégués du personnel et/ou du comité d’entreprise sur les projets de licenciement de plus de 10 salariés.

La Vie Economique

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Investissement - Banque Européene d’Investissement - Enquête

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : le marché paralysé

Au Maroc, le secteur de l’immobilier sombre dans un immobilisme paralysant. Et, les défis à relever sont nombreux.

Le Maroc face à une pénurie de main-d’œuvre

C’est un constat pour le moins inattendu qu’a livré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant la Chambre des conseillers : malgré une dynamique économique positive et des chantiers qui essaiment à travers le pays, le Maroc peinerait à trouver de...

Investissements des MRE : l’État serre la vis et sanctionne

Suite à une multiplication des plaintes signalant des obstacles d’ordre administratif et judiciaire, le ministère de l’Intérieur a instruit les walis et les gouverneurs de plusieurs préfectures et provinces, à l’effet de résoudre des dossiers relatifs...

Investissement privé au Maroc : la banque mondiale sonne l’alarme

L’investissement privé est en chute libre au Maroc. C’est du moins ce que révèle la banque mondiale dans son nouveau rapport de suivi de l’économie marocaine.

Le Maroc séduit les investisseurs étrangers

Le Maroc attire plus que jamais les investissements étrangers. En témoigne le dernier rapport publié par l’Office des Changes.

Maroc : les rues débordent de marchands ambulants

Les marchands ambulants au Maroc ont toujours pignon sur rue en dépit des politiques publiques mises en œuvre, des investissements consacrés à la construction de marchés et des campagnes de libération de l’espace public.

Les transferts des MRE mal utilisés ?

Les transferts de fonds des Marocains de la diaspora contribuent à la stabilité macroéconomique du Maroc, relève une récente note d’orientation publiée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique du Nord de la Commission économique des Nations Unies...

MRE : des milliards qui boostent les banques, mais pas l’économie

Malgré leur hausse continue, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne contribuent pas à la croissance économique du Maroc, révèle un récent rapport gouvernemental, notant que la part de ces fonds dédiée à l’investissement reste...

Le Maroc courtise l’argent des MRE, mais ignore leurs revendications politiques

Le récent remaniement ministériel a confirmé le peu d’intérêt du gouvernement pour les revendications de la communauté marocaine établie à l’étranger. Malgré les appels à la création d’un ministère dédié, le gouvernement n’a pas jugé bon de répondre à...

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.