L’Allemagne pousse l’Union européenne à agir contre Maroc
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Depuis mars 2021, le Maroc a rompu ses relations avec l’Allemagne « en raison des malentendus profonds au sujet des questions fondamentales du royaume ». Le nouveau gouvernement social-démocrate qui sera dirigé par Olaf Schulz pourra-t-il mettre fin à cette crise diplomatique qui perdure ?
Le nouveau gouvernement d’Olaf Schulz hérite d’une patate chaude : il va devoir gérer la crise avec le Maroc. Ce dernier avait suspendu tout contact, interaction ou action aussi bien avec son ambassade à Rabat qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes « en raison des malentendus profonds avec la République fédérale d’Allemagne au sujet des questions fondamentales du royaume ». Les points de friction demeurent la position de l’Allemagne sur le Sahara, son ingérence dans les affaires intérieures du Maroc, la mise à l’écart de Rabat dans des négociations sur l’avenir de la Libye lors d’une conférence organisée à Berlin en janvier 2020 et le récent rapport de Transparency International sur la corruption.
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« Compte tenu de sa tendance gauchiste, il serait candide de penser que le nouveau gouvernement, dirigé le socialiste Olaf Schulz, serait moins hostile au Maroc que son prédécesseur, au moins sur la question du Sahara. Tout dépend de qui prendra les rênes du ministère des Affaires étrangères », analyse Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe dans une interview accordée à L’Opinion. « Si les Verts dirigent la diplomatie allemande, l’attitude de Berlin sera aussi à l’écoute des doléances du Polisario que fût celle de l’Espagne par le truchement de Podemos qui soutient vigoureusement le séparatisme du Polisario », ajoute-t-il. Selon lui, ce scénario est d’autant plus probable que la leader de l’Alliance 90 / Les Verts, Annalena Baerbock, a de fortes chances d’être nommée ministre des Affaires étrangères. « Bref, les Verts allemands camperont, dans ce cas-là, sur leur position traditionnelle visant à soutenir le séparatisme sahraoui », poursuit-il.
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Emmanuel Dupuy a par ailleurs fait remarquer bien que les sociodémocrates et le Parti libéral-démocrate (FDP) soient plus pragmatiques que les Verts, le nouveau chancelier allemand Olaf Schulz sera obligé de tenir compte de la position des Verts en ce qui concerne le Maroc et la question du Sahara. Toutefois, « les liens d’amitiés politiques (partis de centre droit) entre FDP et certains partis politiques marocains, tels que l’Istiqlal pourraient “compenser” la position doctrinaire des Verts allemands », estime-t-il. Selon lui, il est probable que le futur exécutif allemand ne soit pas au diapason sur la relation diplomatique avec Rabat. « C’est précisément là où la proximité politique entre partis politiques jouera en faveur d’un équilibre », conclut-il.
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