Arabisation de l’enseignement : un héritage difficile à conserver par le Maroc ?

9 août 2019 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

La question pourtant récurrente du système éducatif défaillant du Maroc n’a pas été évoquée dans le discours bilan des 20 ans de règne du Roi Mohammed VI. Après plusieurs années de relégation de la langue arabe au profit de la langue française, le Maroc devrait faire un retour à l’arabisation du système scolaire.

30 ans d’arabisation du système scolaire, en vain. Les autorités marocaines ne sont pas préoccupées par la préservation de cet héritage dont les jalons ont été lancés dans les années 1980. Cette décision, rappelle le journal Libération, a été prise, en effet, à l’époque, pour renouer symboliquement avec l’identité nationale, après le Protectorat, et renforcer aussi, à l’échelle politique, le rôle des conservateurs face à la gauche contestataire.

Les réformes en cours dans le Royaume ne prennent malheureusement pas en compte cet héritage. Le drame est qu’une grande partie de l’enseignement supérieur et du monde du travail est plus portée vers le Français, la langue du colon, au détriment de l’arabe et de l’amazigh (berbère), les deux langues officielles au Maroc. En 2018, il comptait environ 12,7 millions de locuteurs français sur 35 millions d’habitants.

Il est également à déplorer que, dans le système éducatif marocain, les matières initialement enseignées en arabe le deviennent en français, sans transition. Cette situation, aussi curieuse qu’elle puisse paraître, se justifie par l’inscription, dans de grandes écoles étrangères onéreuses et d’expression française, des enfants de hauts responsables politiques, pourtant favorables à l’arabisation de l’enseignement.

Pendant que le Maroc néglige cette question stratégique de l’arabisation de l’enseignement, les conservateurs ne cessent de tirer sur la sonnette d’alarme. Pour preuve, lors de l’adoption de la loi-cadre portant sur la réforme de l’éducation et, votée, à la majorité, par la première Chambre du Parlement, tous les députés du parti islamiste (PJD), à la tête de la coalition gouvernementale, ont marqué leur mécontentement en s’opposant au vote des articles concernant l’alternance linguistique, et en remettant sur la table la question de l’identité nationale, relève la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Des universitaires israéliens indésirables au Maroc

La participation annoncée de chercheurs israéliens au Forum mondial de sociologie prévu du 6 au 11 juillet 2025 à l’Université Mohammed V de Rabat, passe mal auprès de plusieurs organisations, dont la Campagne marocaine pour le boycott académique et...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Écoles privées au Maroc : mauvaise nouvelle pour les parents

Mauvaise nouvelle pour des parents d’élèves au Maroc. Des écoles privées prévoient d’augmenter encore leurs frais de scolarité à la rentrée prochaine.

Un Franco-Marocain nommé proviseur d’un lycée historique

Le lycée Banville, à Moulins, a un nouveau proviseur : Aymeric Hilali. Ce Franco-Marocain s’engage entre autres, à « ouvrir davantage » l’établissement par le biais d’intervenants extérieurs.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.