Voici pourquoi le Maroc interdit l’exportation de l’huile argan
Le Maroc a décidé de limiter l’exportation de l’huile d’argan. Voici les explications du gouvernement.
Au Maroc, le réchauffement climatique et l’exploitation forestière pourraient être responsables de la disparition de l’arganier, l’arbre dont l’un des rôles est de produire l’huile d’argan, une huile aux vertus légendaires.
Les 20 millions d’arbres plantés dans la région d’Essaouira et d’Agadir et répartis sur 830 000 hectares dédiés à l’arganier, l’un des plus anciens arbres sur Terre capable de vivre 100 à 200 ans dans un sol, sont menacés de disparition. « Chaque année, ce sont près de 3000 hectares d’arganiers qui disparaissent à cause des sécheresses à répétition », le podcast « Ici le monde » dans une publication sur RTBF. « Les dernières récoltes ont été moindres, et les fruits sont plus petits », explique au Courrier International, Fadwa el-Mennani, membre de la coopérative féminine Marjana établie près d’Essaouira, l’une des 686 coopératives du sud marocain exploitant les hectares dédiés à l’arganier. À l’origine de ce changement, la météo imprévisible, assure-t-elle, avant de déplorer : « On avait l’été et l’hiver le même jour, les arbres ne peuvent pas supporter de telles variations ». En 60 ans, les températures ont augmenté de plus de 2 degrés dans certaines régions où se trouve l’arganier, et les précipitations ont diminué de 20 %, précisent les chercheurs de l’institut agronomique d’Agadir. Autres causes de la perte des arganiers : l’Homme s’en sert pour se chauffer, pour cuisiner… De quoi provoquer la baisse de la productivité de l’huile d’argan.
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La baisse de la productivité est un coup dur pour les familles en général et les femmes qui sont les premières ouvrières du secteur, en particulier. « L’objectif social reste important, nous cherchons des femmes qui ont vraiment besoin de ce travail (par exemple les divorcées, les veuves) pour les aider à améliorer leur situation et à réaliser nos objectifs socio-économiques. Mais, aujourd’hui, nous devons aussi trouver des solutions aux mauvaises récoltes », explique encore Fadwa el-Mennani. La rareté actuelle du fruit a entraîné l’augmentation du prix de l’huile d’argan ces trois dernières années. Une hausse qui impacte la croissance de l’activité. « Nous avons perdu nos principaux clients internationaux et nous avons cessé les exportations en raison de l’augmentation des cours », confie Hafida el-Hantati, qui supervise la production d’huile à la coopérative Addjigue.
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En 2020, le Maroc a produit plus de 5600 tonnes d’huile d’argan, la moitié a été exportée, selon des statistiques officielles fournies par le ministère de l’Agriculture. Le chiffre d’affaires de la filière a triplé entre 2012 et 2019, et représente environ 108 millions d’euros. Désormais 80 % des fruits sont destinés à l’étranger, est-il précisé.
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