La police a arrêté ou détenu des centaines de milliers de personnes et tué d’autres. Et ceci à cause du non-respect de l’état d’urgence déclaré dans une douzaine de pays pour contrer le coronavirus. Tel est le constat du bureau des droits de l’homme des Nations-Unies, a indiqué un communiqué des Nations-Unies.
Dans ce communiqué, Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, a déclaré que "l’état d’urgence ne devrait pas être une arme que les gouvernements peuvent utiliser pour étouffer la dissidence, contrôler la population et même perpétuer leurs mandats". Les pays comme le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud, les Philippines, le Sri Lanka, El Salvador, la République dominicaine, le Pérou, le Honduras, la Jordanie, le Maroc, le Cambodge, l’Ouzbékistan, l’Iran et la Hongrie sont principalement dans le viseur de l’ONU. Sur les 80 qui avaient déclaré l’état d’urgence, les Philippines arrivent en tête avec 120 000 personnes arrêtées pour violation du couvre-feu au cours des 30 derniers jours.
Georgette Gagnon, directrice des opérations sur le terrain, a dénoncé l’usage excessif de la force pour imposer le confinement par la police et les forces de l’ordre dans certains pays. Pour elle, les mesures d’urgence exceptionnelles sont comme une culture de confinement toxique. Car, des dizaines de milliers de personnes sont arrêtées et détenues pour violation du confinement lié au coronavirus.
Viol, brutalité policière, usage de gaz lacrymogènes, des fouets, usage de bombes à eau, utilisation d’armes à feu et corruption, sont récurrents dans les pays comme le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigeria, a précisé Georgette Gagnon. L’objectif, c’est d’obliger les populations à respecter les mesures d’urgence exceptionnelles instaurées pour contrer la covid-19. Des enquêtes sont en cours suite aux nombreuses plaintes reçues par l’ONU, rassure-t-elle.