Selon Mme Ferrer-Waldener, la participation de Bruxelles à la construction de ces deux centres a été prélevée du fonds AENEAS destiné à apporter une assistance financière et technique à des pays tiers qui font face aux aléas de flux migratoires. Une condition que le Maroc remplit parfaitement. Le 12 novembre 2004, en effet, la Commission européenne a adopté une décision concernant le programme AENEAS, visant à apporter de manière spécifique et complémentaire une aide technique et financière aux pays tiers dans le domaine des migrations et de l’asile.
Selon les promoteurs de cette initiative, l’objectif de l’implantation de ces deux centres à Tanger et Marrakech répond à une demande incessante visant l’amélioration des conditions de réception et la protection des mineurs marocains non-accompagnés en Espagne. Un moyen pour éviter d’une part, le rapatriement forcé de ces enfants. Un acte qui a été vivement dénoncé par des ONG espagnoles et européennes et qui a mis les autorités marocaines et espagnoles dans l’embarras, et d’autre part, il pourrait donner une certaine légalité àcette affaire en la mettant sous la responsabilité partagée des gouvernements des deux pays. Par ailleurs, la Commission européenne estime que ce projet est "conforme à la Convention de 1989 des droits des enfants et aux principes de la légalité internationale".
Selon des statistiques datant de 2005, le nombre des mineurs marocains non-accompagnés qui résident dans des centres d’accueil en Espagne est de 4441. Un chiffre qui a forcément augmenté courant cette année et qui ne prend pas en compte ceux qui errent dans les rues de la Catalogne ou de l’Andalousie.
Mohamed Jaabouk - Libération