
La plateforme américaine Airbnb interdit désormais toutes les caméras de surveillance à l’intérieur des logements mis en location. Cette nouvelle règle entrera en vigueur en avril dans tous les pays, y compris le Maroc.
Pour la première fois depuis deux ans, la destination Maroc n’est plus la préférée des touristes français. C’est le constat que dresse le Ceto, association des tour-opérateurs français, sur la base des chiffres des dix mois allant du 1er novembre 2006 au 31 août 2007. Sur cette période, le nombre d’arrivées à partir de l’Hexagone a reculé de 2,8% pour le Maroc pendant qu’il augmentait de 3,8% pour la destination Tunisie.
L’information, largement véhiculée par la presse spécialisée française, est confirmée par les chiffres du TO français FRAM qui annonce pour la période citée une hausse de 5% pour la Tunisie et une baisse de 2 à 3% pour le Maroc. Le Maroc, explique Jean Jacques Boucher, DG de FRAM Maroc, joint au téléphone par La Vie éco, a subi un retournement de conjoncture dû aux événements qui ont secoué Casablanca en mars 2007 et, d’autre part, à la période électorale en France. Jusqu’en mars 2007, la destination Maroc a connu chez FRAM, souligne M. Boucher, une croissance en termes d’arrivées à deux chiffres, autour de 15%. Mais à partir de mai, beaucoup de Français qui avaient programmé le Maroc ont changé d’avis et sont allés vers la Tunisie. Une tendance structurelle irréversible ? Pas vraiment, répond Jean Jacques Boucher. « Au vu des carnets de commandes pour les mois de novembre et décembre 2007, et dans une moindre mesure pour le premier trimestre 2008, nous assistons à un réamorçage de l’attractivité s’exerçant en faveur du Maroc, mais l’industrie du voyage est plus qu’aucune autre sensible aux aléas conjoncturels... ».
Des produits touristiques différents
Il faut rappeler que les TO enregistrent de manière générale un recul de leur activité au profit de ce qu’on appelle l’auto assemblage, c’est-à-dire des touristes qui confectionnent eux-mêmes leur voyage sans recourir au TO. Or, le Maroc, avec l’ouverture de son ciel et l’arrivée des compagnies low cost, accueille de plus en plus ce nouveau type de clientèle, notamment en provenance de France.
Vue d’ici, la Tunisie n’est pas perçue par les professionnels marocains comme un concurrent qui présente une menace aussi forte qu’on pourrait le croire. « Si la Tunisie affiche un tel taux de croissance auprès de TO français, c’est justement parce qu’elle avait perdu beaucoup de terrain par rapport au Maroc durant les cinq dernières années, ce qui donne un relief particulier à ces statistiques du Ceto », relève Abderrahim Oumani, président du CRT d’Agadir.
Il faut dire que les professionnels marocains du tourisme n’aiment pas trop la comparaison avec la Tunisie, notamment en termes d’arrivées. Ici, disent-ils, on ne brade pas les prix, tout en offrant un produit très diversifié, loin du tourisme de masse tunisien. Enfin, souligne Abderrahim Oumani, il ne faut pas se focaliser sur les arrivées, la comparaison en termes de recettes voyages au titre de 2006 étant largement en faveur du Maroc avec 52 milliards de DH contre à peine 24 milliards pour la Tunisie. Il reste que nous reculons alors que la Tunisie progresse...
La vie éco - M.M.
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