
Les marchands ambulants au Maroc ont toujours pignon sur rue en dépit des politiques publiques mises en œuvre, des investissements consacrés à la construction de marchés et des campagnes de libération de l’espace public.
L’Espagne continue d’avoir les yeux rivés sur le Maroc, le nord en particulier. C’est en tout cas l’avis exprimé par les officiels ibériques lors de la 5e édition du forum maroco-espagnol d’investissement et de coopération, tenu les 2 et 3 juillet à Tanger. Ce sont près de 200 rendez-vous d’affaires qui ont été programmés entre une délégation espagnole forte de 36 entreprises et la centaine de leurs homologues marocaines.
Selon l’Institut espagnol de promotion du commerce extérieur, Icex, l’objectif est d’identifier les opportunités d’investissement et de coopération entre les entreprises des deux rives. La proximité géographique, culturelle, ainsi que les possibilités d’affaires qu’offre TangerMed sont un mix auquel peuvent difficilement résister les entreprises espagnoles.
Le nord devra aussi profiter du caractère particulier que lui offre l’Icex. Ce dernier a en effet sélectionné le Maroc parmi une dizaine de pays et mis en place un plan d’action spécifique pour faciliter l’accès des entreprises espagnoles au marché marocain. Le volet le plus important de ce plan d’action reste la promotion. L’Icex a organisé plus d’une vingtaine de séminaires dédiés au marché marocain en Espagne en 2006. Ils ont été complétés par l’organisation de 18 missions économiques au Maroc et d’une douzaine de missions marocaines en Espagne. Cette préférence n’est pas fortuite. Le Royaume constitue le partenaire commercial le plus important de la région pour l’Espagne. Il s’accapare 1/3 des exportations espagnoles à destination de l’Afrique. Il est en outre le 11e client espagnol au niveau mondial, le 4e si l’on exclut l’Europe avec 1,5% du total des échanges espagnols. Pour rappel, l’Espagne a exporté, en 2006, pour plus de 2,5 milliards d’euros au Maroc, soit 15% de plus que l’année précédente (environ 27 milliards de DH).
Le Maroc s’accapare aussi plus de la moitié des investissements espagnols en Afrique, preuve de la confiance des décideurs espagnols. Au niveau des investissements, l’Espagne arrive en deuxième position après la France, avec 20% en moyenne sur les dix dernières années pour un volume en 2006 de près de 650 millions d’euros (près de 7 milliards de DH).
Des chiffres qui dénotent de l’attractivité du Maroc qualifié par certains responsables espagnols comme le marché le plus prometteur de toute la région.
Les mécanismes d’appui
L’Espagne met à la disposition des investisseurs espagnols optant pour le Maroc divers outils et lignes de financement. Trois types d’instruments différents permettent de financer les premiers contacts et l’installation de l’entreprise. Ils incluent des aides lors des premières prises de contact ainsi que pour la création d’entreprises au Maroc. L’Espagne propose aussi un fonds pour l’appui au développement. Il a servi pour le financement de l’installation du parc éolien de Tanger pour 100 millions d’euros (1,2 milliard de DH). Les voisins ibériques proposent aussi une ligne de financement pour l’achat de biens d’équipement espagnols. Mais l’une des réussites espagnoles reste le programme de conversion de la dette. Ce dernier doté de près de 50 millions d’euros (560 millions de DH) a déjà permis de financer la remise à niveau du réseau d’assainissement de plusieurs bourgades au nord.
L’Economiste - Ali Abjiou
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