
Dans la région de Marrakech, la vente d’alcool divise
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Des acteurs de la société civile marocaine plaident en faveur de la protection, de la promotion et de la valorisation de la « mahia », l’eau de vie de figue marocaine. Cela permettra d’éviter notamment une appropriation culturelle.
La « mahia a des racines culturelles et industrielles anciennes au Maroc, où il était fabriqué depuis des siècles, d’abord par les Marocains juifs, avant que ses techniques ne soient transmises à d’autres catégories de la société ; et il est nécessaire de le protéger avant qu’il ne soit victime d’une appropriation culturelle, comme cela a été le cas pour de nombreux éléments marocains », a déclaré à Hespress le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur. Il estime que « le débat aujourd’hui ne doit pas rester prisonnier de l’angle de l’interdiction ou de l’acceptation, mais doit se transformer en une demande d’organisation et de légalisation de ce produit dans un cadre légal clair, afin qu’il soit soumis au contrôle sanitaire et fiscal, et protège le consommateur des substances toxiques utilisées dans la préparation anarchique ».
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À l’en croire, de nombreux cas d’intoxication et de décès sont liés à ces substances de mauvaise qualité. Il ressort de ses explications que « la poursuite par l’État de l’ignorance de cette réalité lui fait perdre une précieuse opportunité de percevoir d’importantes recettes fiscales, au moment où elle cherche des ressources supplémentaires pour soutenir le budget ». L’expert est persuadé que la légalisation de ce produit, à l’instar du cannabis pourrait transformer un secteur non structuré en une activité économique légale contribuant au développement et générant des revenus importants pour le Trésor public. « Tout ce qui est interdit devient plus désirable, ce qui conduit à la propagation de la consommation de substances toxiques et de produits frelatés fabriqués dans des conditions dangereuses ne respectant pas les normes minimales de sécurité », a-t-il souligné.
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Pour l’expert, il est temps d’ouvrir un débat national courageux et responsable sur la valorisation des produits traditionnels d’origine locale, avant que d’autres pays ne prennent l’initiative de les enregistrer dans leur patrimoine national. Ahmed Bayoud, président fondateur de l’Association « Avec les consommateurs » abonde dans le même sens. Il appelle lui aussi à « l’ouverture d’un vaste débat national sur la manière de transformer des produits traditionnels comme la mahia d’un danger invisible en un secteur organisé, en partant d’une expérience existante dans la ville de Casablanca, afin de garantir un produit encadré légalement et sanitairement, capable de contribuer au développement économique, loin de la logique de la contrebande, de la falsification et de la manipulation de la santé du citoyen ».
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