"L’Algérie, qui compte plus de 44 millions d’habitants, n’a effectué en 3 mois que 30 000 tests, très loin du Maroc qui en a fait plus de 208 000, et de la Tunisie qui a dépassé les 55 000 tests. Une politique de dépistage qui ne nous permet pas de savoir à quel point le pays est touché par le covid-19", confie à Maghreb Intelligence un médecin en service à l’Institut Pasteur en Algérie.
Cette situation s’explique par le fait que les autorités sanitaires algériennes n’ont réalisé qu’une moyenne journalière de 333 tests depuis l’apparition du covid-19. Ses voisins, le Maroc et la Tunisie, ont respectivement effectué une moyenne de 2 311 et de 611 tests par jour.
L’absence de vision notée chez le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, serait également à l’origine de cette situation, indiquent des sources sanitaires algériennes. "Nous avons constaté beaucoup de problèmes techniques au niveau des tests et des machines utilisées. Aux demandes récurrentes de renforcement des effectifs et d’achats de tests et de réactifs, les pouvoirs publics ont opposé un silence gêné", explique la même source.
Par ailleurs, l’annonce de la fabrication, par une usine installée à Alger, de 200 000 tests par semaine pouvant détecter les porteurs de virus sans symptômes et livrer leurs résultats en 15 minutes, semble une utopie, car aucune production locale de tests covid-19 n’a été jusque-là prouvée. Pendant ce temps, le taux de létalité grimpe. Le dernier bilan (31 mai) fait état de 9 394 cas confirmés et de 653 décès.