Marrakech : une femme arrêtée pour tentative de vol d’un bébé dans un hôpital
Impliquée dans une affaire de tentative de vol d’un nouveau-né à l’hôpital de Chichaoua, une femme fait l’objet d’une enquête judiciaire ouverte par la police.
Le procès de Mounir Kiouh, un Marocain résidant à l’étranger (MRE) accusé d’avoir tué un bébé de 2 ans dans un appartement à Namur en 2005 s’ouvre devant le tribunal de Tétouan. Jennifer Devos, la mère de la jeune victime ne souhaite qu’une chose, « c’est qu’il reste en prison, qu’il purge une peine la plus lourde possible pour avoir détruit toute une famille ».
Théa Gramtine, un bébé de 2 ans est décédé le 10 novembre 2005 en milieu hospitalier suite aux coups fatals que lui avait portés Mounir Kiouh, le nouveau compagnon de sa maman dans l’appartement familial à Namur. Jennifer Devos était absente au moment des faits. Depuis 15 ans, elle et son ex-belle famille se battent pour que justice soit rendue. En Belgique, le présumé meurtrier avait été placé sous mandat d’arrêt, puis libéré après 18 mois de détention préventive. Il avait comparu libre devant le tribunal correctionnel de Namur en juin 2011, et avait écopé de 15 ans de prison ferme pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Insatisfait, il fait appel. Il sera condamné par défaut à la même peine en seconde instance, le 22 décembre 2011. Cinq jours plus tard, il part pour le Maroc.
La famille de la petite Théa se sent « abandonnée par la justice belge en laquelle » elle n’a « plus confiance ». Mounir Kiouh pensait s’être tiré d’affaire, car le Maroc n’extrade pas ses ressortissants. Seulement, selon le Code judiciaire marocain, tout Marocain ayant commis un crime à l’étranger et se trouvant sur le territoire du royaume peut y être poursuivi, à condition que le jugement ne soit pas définitif. Ayant connaissance de cette ouverture, Jennifer Devos et l’ex-belle-famille se rendent à Tétouan, au Maroc, en 2019. Objectif : déposer une plainte. Le MRE sera interpellé, inculpé d’assassinat d’un enfant mineur d’âge, puis incarcéré. « Si on ne l’avait pas fait arrêter, il aurait pu revenir cette année en Belgique pour cause de prescription. »
« On a dû débourser de l’argent pour obtenir une copie des pièces, avant de déposer nous-mêmes ce dossier de 20 kilos, comportant 3 000 pages, aux autorités judiciaires marocaines, confie à L’Avenir la famille de la petite victime. Le procès de Mounir Kiouh, 40 ans, s’ouvre devant le tribunal de Tétouan. La famille regrette ne pouvoir rejoindre le Maroc pour assister à l’audience à cause de l’indisponibilité des avions. « On regrette de ne pouvoir y aller, mais on souhaiterait que justice soit enfin rendue, que le procès ne soit pas reporté de plusieurs mois. On aimerait aussi qu’il admette ce qu’il a fait, même si l’on pense qu’il ne reconnaîtra jamais avoir tué notre petite Théa. Il n’a aucune empathie. Même quand on lui montrait des photos d’autopsie, il les tournait comme s’il lisait le journal… »
« Je pense que je ne ferai jamais mon deuil. Je vis sans cesse avec cette culpabilité. Je n’oublierai jamais, mais j’aurais un soulagement de penser qu’il paiera pour ce qu’il a fait, qu’il aura été sanctionné pour les actes qu’il a commis. […] Tout ce que je souhaite, c’est qu’il reste en prison, qu’il purge une peine la plus lourde possible pour avoir détruit toute une famille. On dit souvent que le temps apaise la douleur, mais ce n’est pas le cas. J’ai tellement de tristesse. Mais je ne lui souhaite pas de mourir, ça ne ramènera pas mon bébé, » a dit la maman de Théa.
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