Le Maroc débat du plan national pour les MRE

23 juillet 2008 - 23h55 - Maroc - Ecrit par : L.A

L’élaboration d’un plan national quinquennal s’étalant sur cinq ans en faveur de la communauté des marocains vivant à l’étranger a été largement mise en avant en cette saison estivale marquée par le retour en masse des MRE au pays.

Vendredi 18 juillet, Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l’étranger, a réitéré son appel devant le Parlement de la nécessité d’adopter et de mettre en oeuvre la stratégie nationale courant de 2008 à 2012.

Ameur a dit que ce programme est formé de composantes culturelles, légales et économiques. Le responsable gouvernemental a expliqué que le plan vise la promotion de l’enseignement de la langue arabe aux enfants des MRE, la mise en place d’un programme gouvernemental participatif et intégré en matière d’orientation religieuse et d’éducation islamique saine ainsi que la consolidation des liens culturels des nouvelles générations avec leur patrie.

Légalement et administrativement, le plan a aussi pour objectif de trouver des solutions aux problèmes des MRE en ce qui concerne les questions inhérentes à la Douane, à la fiscalité et au domaine foncier.

Dans le domaine économique et financier, le programme appelle à la création d’une structure nationale centrale et de structures régionales et locales pour l’accueil des MRE qui veulent investir.

L’idée est de leur porter assistance dans la préparation des études nécessaires et la recherche des financements, des projets productifs et les possibilités de partenariat ainsi que le soutien dans la formation et la consultation. La communauté est une source de revenu importante pour le Maroc, les transferts financiers des MRE ayant progressivement augmenté durant la dernière décennie pour atteindre 55 milliards de dirhams selon les statistiques de l’Office des Changes.

Le rôle significatif que tiennent les MRE dans l’économie nationale leur a gagné les éloges, et le Gouvernement voudrait parvenir à convaincre un plus grand nombre de marocains vivant à l’étranger d’investir dans leur pays natal.

Le Président de la Commission des Affaires Etrangères et de la Décentralisation, Fouad Ali El Himma, indique par ailleurs que durant la dernière décennie, le dossier de la communauté marocaine résidant à l’étranger a bénéficié d’une priorité absolue.

"Le Maroc dispose à l’heure actuelle d’une visibilité et de programmes nationaux intéressant les ressortissants marocains vivant à l’étranger. Ce plan en est la preuve. ", dit-il.

Selon les marocains de retour chez eux pour les vacances d’été, néanmoins, beaucoup de travail reste à faire. Mohamed Souabi, qui réside en Hollande, déclare à Magharebia :"Nous avons un manque au niveau de l’enseignement de l’arabe à titre d’exemple et au niveau aussi de l’encadrement religieux. Sur le volet économique, nous souffrons une fois revenus au Maroc de la lenteur administrative, de la corruption et du clientélisme malgré les campagnes d’encouragement de part et d’autre en faveur de l’investissement".

Safae Bakali, immigrée depuis dix ans en Espagne, est d’accord. "Il s’agit de 10 % de la population marocaine vivant à l’étranger. J’espère que ce plan sera appliqué car il répond concrètement à nos besoins. Il faut en premier lieu réorganiser les consulats et ambassades dans le but de garantir une communication optimale entre les MRE et l’administration marocaine.", affirme-t-elle.

Si le plan annoncé par le gouvernement est appliqué", conclut Souabi," nous pourrons dépasser enfin plusieurs obstacles. "

Source : Magharebia - Sarah Touahri

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