Un plan MRE afin que les Marocains restent Marocains

12 mai 2008 - 22h01 - Maroc - Ecrit par : L.A

Etre Marocain et le rester quel que soit le pays où on se trouve. C’est la préoccupation majeure de l’Etat Marocain auquel on reproche plusieurs manques dans le domaine. Toutes les solutions ayant été tentées, voilà donc, le plan quinquennal des MRE. Promesses.

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont augmenté de 2,5% au premier trimestre de 2008, pour atteindre le chiffre de 12,15 milliards de dirhams (MdsDH) contre 11,85 MdsDH durant la même période de 2007, indique l’Office des Changes. L’importance de cette communauté industrieuse a poussé les gouvernements successifs à lui accorder une importance particulière. Avec plus ou moins de bonheur, il est vrai. Aujourd’hui, encore, le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger, Mohamed Ameur, lance un appel à la mobilisation de tous les Marocains de l’extérieur pour la réussite du plan quinquennal pour la promotion des affaires de cette communauté. « Sans l’adhésion et la participation de tous, dit-il, aucun plan ne peut aboutir ».

Le ministre participait à un débat avec une centaine d’acteurs associatifs marocains, réunis jeudi premier mai au siège du Consulat général du Maroc à Madrid. Le plan quinquennal, présenté par Mohamed Ameur, s’étale sur la période 2008-2012 et comporte plusieurs axes stratégiques : promotion des compétences marocaines à l’étranger ; préservation et enracinement de l’identité culturelle des Marocains de l’extérieur ; accompagnement de leurs projets d’investissement ; interaction entre les politiques publiques dirigées aux MRE... Pour le ministre, ce plan est le fruit d’une étude multidisciplinaire approfondie menée par le Conseil consultatif des droits de l’homme et qui a débouché sur la création du Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME).

« Le fait même de rattacher le CCME au département de la Primature est un signal fort qui confirme que les questions relatives à l’immigration sont transversales et concernent tous les départements ministériels », a souligné Mohamed Ameur qui a promis aux participants que le conseil s’attellera à l’examen de toutes les préoccupations de la communauté marocaine à l’étranger.

Alors que veulent les MRE ? Le ministre délégué a sa réponse. Ils veulent l’enseignement de la langue arabe et la préservation de l’identité culturelle des générations nées dans les pays d’accueil. Pour cela, déjà, on a enregistré le doublement du nombre des élèves marocains qui bénéficient de l’enseignement de la langue arabe dans les pays européens. Mohamed Ameur a également annoncé la création de cinq grands centres culturels marocains dans les principales capitales européennes pour assurer le rayonnement de la culture marocaine et faire connaître la civilisation du royaume plusieurs fois millénaire. La création de missions et d’écoles marocaines à l’étranger avec le concours du secteur privé est également à l’étude, a indiqué le ministre qui a invité les investisseurs marocains expatriés à s’intéresser à cette question.

Il y a cependant quelques faiblesses vite relevées par le ministre. Il a surtout insisté sur le manque d’organisation de la communauté marocaine en Espagne et invité les responsables des associations de Marocains à se regrouper au sein de structures fédératives pour s’ériger en interlocuteurs fiables et représentatifs aussi bien pour les autorités espagnoles que pour les services diplomatiques et consulaires marocains.

Le ministre a parlé, certes, mais il a dû aussi écouter les interventions des autres participants. Ses interlocuteurs n’y sont pas allés de main morte. Pour certains d’entre eux, il y a encore à faire en matière de procédures administratives au niveau des consulats et en matière de gestion des mosquées. Ils ont également mis le doigt sur le manque de protection des mineurs non accompagnés qui « risquent de perdre leur identité culturelle » dans les centre d’internement. Le ministre a donné beaucoup de promesses. Le Maroc pourra-t-il les tenir toutes ?

Source : Le Reporter - Hakim Arif

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