L’Espagne demande l’aide de l’Otan pour protéger Ceuta et Melilla
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La plupart des mesures prises par le Maroc ces dernières années contre l’Espagne, visent en réalité Ceuta et Melilla. Selon certains experts espagnols, le royaume serait en train de déployer une stratégie hybride pour asseoir définitivement sa souveraineté sur les deux enclaves.
Selon un rapport publié par l’Observatoire de Ceuta et Melilla, et élaboré par des professeurs de sciences politiques des universités de Barcelone, de Grenade et de Séville, les mesures prises par le Maroc contre l’Espagne ces dernières années s’inscrivent dans une sorte de « zone grise », c’est-à-dire qu’elles sont ambiguës et produisent des effets à moyen et long terme. Le Maroc mène ces actions dans le but de prendre Ceuta et Melilla, ainsi que le reste des rochers et des îles espagnoles de la zone et leurs eaux territoriales, indiquent les experts.
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« Rabat cherche à influencer la politique étrangère espagnole en utilisant comme levier le contrôle des flux migratoires, la coopération antiterroriste ou le renouvellement des accords de pêche avec l’Union européenne », relèvent les experts, selon qui ces actions s’inscrivent dans ce qu’il convient d’appeler une « concurrence pacifique » entre deux pays.
Le Maroc a évolué progressivement dans sa politique de pression sur les deux villes autonomes. Au cours des années 2010, l’arrivée de migrants a sensiblement augmenté à Ceuta et Melilla et, bien que « la pression migratoire en soi ne dépende pas de la volonté du gouvernement marocain », les experts soulignent que le royaume dispose de moyens conséquents pour contrôler les flux migratoires grâce au soutien de l’UE.
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En 2018, Rabat a fermé son bureau de douane à Melilla afin de « favoriser le port de Nador », ce qui a eu de « graves conséquences sur l’économie de Melilla ». En 2019, le Maroc a fermé le poste frontière de Tarajal, peu après la mise en service du port de Tanger Med, entraînant ainsi la fin du commerce de contrebande et nuisant « gravement à l’économie de Ceuta ». Toutes ces actions peuvent être inscrites « dans une stratégie hybride », préviennent les experts, alertant sur un risque d’intensification en raison de crises politiques.
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Par ailleurs, les experts attirent l’attention sur la course à l’armement que mène le Maroc ces dernières années. Le budget militaire du royaume devrait atteindre 5,6 milliards de dollars en 2022 contre 4,8 milliards de dollars en 2020, soit 29 % de plus qu’en 2019 et 54 % de plus qu’en 2011. « Même si le Maroc n’envisage pas une action armée contre les deux enclaves, le renforcement régulier de son armée lui donne un avantage certain en cas d’éventuelle escalade de la zone grise », expliquent les experts qui invitent les autorités espagnoles à prendre les dispositions urgentes pour « défendre efficacement Ceuta et Melilla ».
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