Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.
Alors que la gestion du covid-19 par le Maroc force l’admiration à l’échelle nationale ainsi qu’international, Merouan Mekouar, politologue et professeur agrégé au département de sciences sociales de l’université York de Toronto, y voit la consolidation d’un nouveau régime autoritaire.
"Les élites économiques, politiques et médiatiques se rangent unanimement derrière les directives de l’État. Il s’agit de tout faire pour que l’ordre du monde d’avant se perpétue après l’épidémie", analyse le politologue dans une tribune libre publiée par le journal Libération. Pour étayer son propos, il évoque un cadre d’analyse, tiré du travail de l’économiste américain, Mancur Olson (1932-1998).
Selon lui, ce cadre permet de mieux comprendre la logique des efforts consentis dans l’urgence par les autorités marocaines et leurs alliés économiques. "Olson utilise la métaphore du bandit immobile pour expliquer la fonction de l’État. Pour Olson, l’État n’est rien d’autre qu’un bandit dont l’objectif est de maximiser ses ressources en taxant la population".
"Contrairement à un voleur à la tire, qui ne peut généralement dérober sa victime qu’une seule fois, ou une organisation criminelle qui extorque les profits d’un petit commerce, mais ne soucie pas de sa viabilité à long terme, l’État cherche à maximiser le niveau de ressources qu’il peut extraire de la population en s’assurant que celle-ci soit éduquée, en bonne santé et donc productive", commente Merouan Mekouar.
"Confronté pour la première fois à la perspective d’une crise sanitaire et socio-économique ayant la capacité d’altérer durablement la nature extractive du rapport qui le lie à ses citoyens, l’État a donc décidé d’investir massivement afin de garantir la survie du système", explique-t-il.
"Si les 167 décès cumulés au 27 avril (que les autorités marocaines peuvent avantageusement comparer aux décomptes plus morbides de ses voisins), laissent croire que la stratégie sécuritaire et sanitaire du pays est un succès, une minorité d’observateurs s’interrogent déjà sur le nouveau régime autoritaire qui se consolide sous leurs yeux", conclut le politologue.
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