Les 18 dernoers mois ont été insupportables pour Soraya, la mère de wafaa, qui cherchait désespérément le corps de sa fille, victime de meurtre. « Il n’y a plus de joie dans cette maison », confie-t-elle. Pourtant, le corps de la jeune femme se trouvait dans un puits sur une ferme située à 1 250 mètres de leur domicile. Il y avait été jeté depuis le dimanche 17 novembre 2019, le jour même où elle a été tuée.
Pour Soraya, sa fille avait été kidnappée. Elle y croyait dur jusqu’au jour où David SO El Tuvi, le présumé meurtrier de Wafaa, a été arrêté. « Je lui disais depuis longtemps que je devais commencer à penser au pire, mais elle a voulu ne rien entendre », précise son mari, Nabil. Après que l’agent de la Garde civile en charge du dossier leur a annoncé la nouvelle de la découverte du corps de Wafaa le mercredi 16 juin, Soraya « s’est effondrée. Les cinq jours qui ont suivi, ont été horribles. Je pensais qu’elle était en train de mourir aussi », raconte Nabil, très inquiet au sujet de la santé de sa femme.
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Malgré cette découverte, Soraya a du mal à accepter la réalité. « Ce n’est pas ma fille. C’est Marta. Ou peut-être une autre fille. Ce n’est pas Wafaa », continuait-elle à nier. Même devant le résultat du test ADN qui confirme qu’il s’agit bien du corps de wafaa, Soraya n’y croit toujours pas, explique Nabil. « Je veux savoir tout ce qui s’est passé. Tout ce qu’il lui a fait. Et qu’il passe le reste de sa vie en prison pour tout ce qu’il a fait à ma fille », a déclaré Soraya, noire de colère, aux agents de la Garde civile qui leur ont apporté le résultat du test ADN.
Le couple endeuillé est par ailleurs scandalisé par le traitement que font les médias de cette affaire. « Comment osent-ils parler de Wafaa, dire ce qu’elle a fait ou n’a pas fait, s’ils ne la connaissaient pas ? Comment est-il possible qu’ils publient ces informations à la télé, la radio et dans les journaux sans même savoir si c’est vrai ? », s’offusque Soraya. Et d’ajouter : « Je veux qu’ils arrêtent de publier des mensonges sur ma fille. Je leur demande de respecter sa mémoire et notre douleur ».
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À la question de savoir s’ils connaissaient le présumé meurtrier, Soraya répond par l’affirmative. « Il faisait partie de son groupe d’amis… Elle parlait de lui, et d’autres garçons et filles. Wafaa était très gaie, très sociable. Elle avait beaucoup d’amis. Comment pouvait-on penser que l’un d’eux allait lui faire ça ? », se demande-t-elle. « Il venait souvent chercher Wafaa pour aller prendre un verre. Un jour, il l’a emmenée manger dans cette maison au puits. Un autre jour, elle est rentrée très heureuse, chargée d’avocats qu’ils avaient cueillis à la ferme », confie Soraya, abattue.
Mais Soraya ne connaissait pas le côté sombre de David, un jeune homme décrit par d’autres amis comme étant jaloux et obsédé en amour, et qui avait été déjà arrêté plusieurs fois pour violences faites aux femmes avec il a été en relation amoureuse. « Ils savaient qu’il était obsédé par elle et pourquoi ils n’ont rien dit à la Garde civile quand on les a interrogés ? », a déploré Soraya.