Khalid Mouamou, 18 ans, s’est suicidé le 21 avril, dans sa chambre au foyer de groupe à Guipúzcoa, selon le ministère de l’Égalité et de la politique sociale. Pour Gihane, la sœur du défunt, son frère s’est donné la mort parce qu’il a été victime de mauvais traitements. « Nous attendons l’autopsie, s’il en ressort qu’il a subi des coups et blessures, nous allons intenter des actions en justice », a-t-elle indiqué à El Espanol.
« Mon frère a immigré en Espagne il y a plus de deux ans et demi. Il est resté à Algésiras, puis dans un centre à Murcie, à Barcelone et au Pays basque », a confié Gihane qui précise qu’en tant que mineur non accompagné, son frère a été placé sous la tutelle du conseil provincial qui lui a trouvé une maison d’accueil et l’a aidé à trouver un travail pour permettre son adaptation sociale et professionnelle au Pays basque. Mais le jeune homme a commis un délit grave, amenant le juge des mineurs à décider, en décembre 2019, de son internement au centre d’Ibaiondo, un centre de niveau 1, où les conditions de détention sont très difficiles.
Khalid est resté enfermé pendant un an dans ce centre, confirme sa sœur, indiquant qu’au cours de cette période, il avait le soutien de la famille qui a tout fait pour qu’il ne manque de rien. « Ils m’ont demandé de rendre visite au garçon pour voir comment il allait. J’y suis allé deux fois, je lui ai apporté des vêtements et de la nourriture, je l’ai trouvé physiquement bien et il ne s’est plaint de rien. Il m’a dit qu’il faisait de la menuiserie et suivait des cours de nettoyage », raconte au journal, l’imam de la ville murcienne de Fuente Álamo, et proche de la famille du défunt.
En décembre 2020, le juge des mineurs, ayant apprécié positivement l’amélioration du comportement de Khalid, avait ordonné son transfert du centre d’Ibaiondo vers un foyer à Guipúzcoa. Le jeune homme a vécu dans ce centre avec trois autres garçons, sous la supervision directe d’une équipe multidisciplinaire composée de moniteurs, de psychologues et d’éducateurs sociaux. « Mon frère a commencé à faire des activités et à pratiquer beaucoup de sports : natation, boxe, football… », fait savoir Gihane qui prenait régulièrement de ses nouvelles par téléphone. Selon elle, son frère avait un bon moral et « avait entamé les démarches à l’Immigration pour obtenir un permis de séjour et demandé un rendez-vous au consulat du Maroc pour obtenir un acte de naissance ».