Espagne : la famille d’un Marocain décédé de la rage réclame justice

19 avril 2021 - 10h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Les proches d’un Marocain décédé 13 décembre 2019 de la rage ont déposé une réclamation de dommages-intérêts auprès d’Osakidetza (Pays basque espagnol), estimant qu’il aurait pu être sauvé s’il n’y avait pas eu « un retard dans le diagnostic et le traitement ». Le centre de santé a rejeté leur requête.

Le Marocain A.E.M.H., âgé de 56 ans, est mort quatre mois après avoir été mordu par un chat lors de ses vacances à Tanger. Le service de santé basque a rejeté la demande de ses proches qui réclament une indemnisation pour retard dans le traitement, assurant que le patient avait bénéficié des « soins adéquats » et qu’il n’avait pas reçu de traitement antirabique au Maroc parce qu’il avait « disparu » après la première consultation.

Ses proches soutiennent que les médecins « n’ont pas correctement évalué ses symptômes et sa situation clinique, ce qui a retardé le diagnostic et le traitement ». « C’était une morsure d’un chat au Maroc, un pays où la rage est endémique. Osakidetza aurait dû appliquer le protocole pour ces cas, mais ils ne l’ont pas fait », déclare un porte-parole de la famille, soulignant que les médecins n’ont pas procédé à l’analyse spécifique qui aurait permis de connaître l’infection virale à temps et d’adopter en urgence les mesures de protection appropriées.

« De plus, s’ils soupçonnaient déjà qu’il y avait une possibilité qu’il ait été infecté par la rage, il était un danger pour la santé publique, il y avait un risque qu’il infecte d’autres personnes, ils auraient dû faire tout leur possible pour le localiser, même appeler l’Ertzaintza et avertir le tribunal », ajoute le porte-parole de la famille.

Pour le service de santé basque, dès lors que « la morsure de chat a été évaluée à l’hôpital de Tanger comme un incident sans risque de rage », ses agents n’ont pas « insisté pour localiser le patient ». Et d’ajouter : « Les médecins au Maroc n’ont pas évalué les données de la morsure et cela aurait dû être fait. Mais cela n’a eu aucune conséquence sur le pronostic, vu que la maladie est mortelle ».

« Il y a eu un retard dans le diagnostic qui a empêché de le soigner à temps et son environnement a été mis en danger en raison du risque de contagion », soulignent les proches qui assurent qu’ils vont continuer leur lutte pour prouver que le Marocain a été victime « d’une erreur médicale ».

Au Pays basque, une Marocaine est décédée en 2014 dans un hôpital de Madrid d’une infection virale à la rage. Elle avait été mordue au pied par un chien enragé lors d’un voyage dans son pays d’origine.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Santé - Décès

Aller plus loin

L’Espagne exposée à un risque élevé d’épidémie de rage en provenance du Maroc

L’Espagne présente un risque « élevé » d’épidémie de la rage en raison du « faible taux de vaccination » des chiens. C’est ce que révèle un rapport épidémiologique sur la rage...

Les chiens errants sèment la panique à Marrakech

Des chiens errants ont gravement blessé un adolescent, au grand désarroi des habitants de Marrakech, au souk du quartier Iziki. La scène vécue le 23 décembre dernier par les...

La famille de Khalid, retrouvé mort au Pays Basque, réclame justice

La famille de Khalid Mouamou, retrouvé mort dans un centre à Guipúzco (Pays Basque), entend engager des poursuites judiciaires si l’autopsie du corps révèle que le jeune...

Un foyer de rage déclaré à Ceuta

Le gouvernement de Ceuta a fait part de la découverte d’un foyer de rage dans la ville autonome, après qu’un chien errant a été testé positif au virus.

Ces articles devraient vous intéresser :

Punaises de lit : la psychose atteint le Maroc

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a confirmé, mercredi, l’absence d’une propagation exceptionnelle des punaises de lit au Maroc. Dans un communiqué, les autorités sanitaires affirment avoir mis en place des mesures préventives en...

Intoxications en hausse au Maroc : quelles solutions ?

La Fédération marocaine des Droits des Consommateurs s’inquiète après la hausse des cas d’intoxication alimentaire enregistrés dans certains restaurants ces dernières semaines. Elle appelle le ministre de la Santé et de la Protection sociale à...

Tatouage au henné : attention danger

La fin du Ramadan et la période de l’Aïd, pour les jeunes filles, une période propice pour mettre du henné sur les mains. Si certaines mères acceptent que leurs filles appliquent le henné, d’autres préfèrent se passer de cette pratique pour préserver...

L’acteur marocain Mustapha Zaari en mauvaise passe

L’acteur marocain Mustapha Zaari traverse une passe difficile en ce moment. Diagnostiqué d’un cancer de la prostate, il a été hospitalisé récemment à l’hôpital militaire de Rabat pour recevoir un traitement adéquat.

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

Maroc : des repas funéraires ... interdits

Les habitants de deux villages marocains n’auront plus à organiser des repas funéraires. Une décision a été prise dans ce sens lors d’une assemblée publique.

Les biscuits “Gerblé” avec de la drogue ne sont pas commercialisés au Maroc

L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) affirme que les lots de biscuits de la marque française “Gerblé”, contaminés par la drogue “burundanga”, ne sont pas entrés ni vendus sur le marché marocain.

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

Maroc : des avions pour transporter les malades

Le ministère de la Santé et de la protection sociale vient de lancer un appel d’offres d’un montant de 30 millions de dirhams pour la location d’avions dédiés au transport rapide des malades.

Décès de Mustapha Zaari, le Maroc perd un grand comédien

Le monde du spectacle marocain est en deuil. Mustapha Zaari, acteur emblématique du théâtre et de la télévision, s’est éteint mardi à Casablanca à l’âge de 79 ans.