64% des Marocains appliquent le châtiment corporel

8 juin 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le phénomène du châtiment corporel infligé aux enfants entre 2 et 14 ans est répandu en milieu rural plus qu’en milieu urbain. C’est ce qui ressort d’une récente étude réalisée par le ministère de la Santé.

Les enfants âgés entre 2 et 14 ans vivant en milieu rural subissent plus de châtiments corporels que ceux du milieu urbain. C’est ce qui ressort d’une récente étude menée par le ministère de la Santé, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population, le fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme arabe pour la santé de la famille. L’enquête affirme que 71 % des enfants vivant en milieu rural subissent des châtiments légers contre 64 % en milieu urbain. Le châtiment corporel sévère est également très courant dans les zones rurales (30%) contre 20% en milieu urbain.

Les conditions économiques des familles sont un facteur déterminant dans la pratique de ces traitements. Plus les conditions de vie de la famille sont précaires, plus le recours au châtiment corporel pour punir les enfants est élevé : 74 % des enfants issus de familles très pauvres en souffrent, contre 12 % vivant au sein de familles aisées. L’enquête a, en outre, mis en exergue la perception de cette méthode de traitement par les mères de famille. Sur la base des témoignages recueillis, 59 % des mères de famille vivant dans une situation extrêmement précaire pensent que « frapper est indispensable pour l’éducation » contre 23 % des mères de famille très riches.

Par ailleurs, l’étude s’est également penchée sur la scolarisation et le travail des enfants. Résultats : 26 % d’enfants du monde rural n’ont pas mis les pieds à l’école contre 4 % en milieu urbain. Les filles sont les plus touchées que les garçons. Selon l’étude, le travail des enfants reste lié à la pauvreté des familles. Par ailleurs, le département de Mohamed Cheikh Biadilah s’est intéressé de près aux sources d’information des jeunes concernant la maladie du SIDA. L’enquête révèle que 65 % d’entre eux ont pris connaissance de pathologie à travers les médias audiovisuels. Alors que 25% des personnes interrogées ont déclaré que leur source d’information sur le sida était l’école.

Bien que la majorité des jeunes connaît les voies de transmission de la cette maladie et les mesures préventives, de fausses représentations de la maladie persistent encore chez ces jeunes. Selon les résultats de l’étude, 24 % des jeunes refusent de vivre auprès d’une personne souffrant du sida et 42 % récusent de faire leurs achats auprès de commerçants atteints.
Rappelons que cette enquête nationale à indicateurs multiples et santé des jeunes s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal 2003-2005 du ministère de la Santé. Elle vise d’une manière générale à déterminer les besoins et les attentes de la jeunesse marocaine. Et d’évaluer les actions accomplies pour la réalisation des objectifs des conventions de développement internationales et du plan stratégique pour un "Maroc digne de ses enfants". L’étude a concerné 8000 familles réparties dans les différentes régions du Royaume, dont 5207 jeunes âgés entre 15 et 24 ans, et 3721 enfants de moins de 5 ans.

Aujourd’hui le Maroc - Khadija Skalli

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Famille - Education

Aller plus loin

Les Marocains favorables aux « châtiments corporels » dans l’éducation des enfants (Étude)

Plus de la moitié (53 %) des Marocains sont favorables aux « châtiments corporels » sur les enfants pour les discipliner et les rendre plus obéissants. C’est ce que révèle une...

Ces articles devraient vous intéresser :

Une Marocaine "perd" son nom en Belgique

Depuis 2019, une Belgo-Marocaine de 73 ans mène des démarches administratives infernales afin de faire rectifier son nom de famille.

« Le mariage avant l’école »

Les propos d’Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), et par ailleurs ancien chef de gouvernement sur le mariage et l’éducation des jeunes filles font polémique.

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : cette violence qui interpelle

La parlementaire Nadia Bouzendoufa, du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale sur sa stratégie visant à réviser la circulaire ministérielle n° 14/867 et à adopter des mesures...

Près de 20 000 hommes battus au Maroc

La députée Aziza Boujrida, membre du groupe Haraki, interpelle la ministre de la Solidarité, de l’Intégration sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, sur la question de la violence à l’encontre des hommes marocains.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Le chanteur Douzi agacé par la diffusion d’une photo

Le chanteur belgo-marocain Abdelhafid Douzi souhaite garder sa vie de famille privée et l’a fait savoir à ses fans.

Jamel Debbouze déclare sa flamme à Mélissa Theuriau

Jeudi dernier, la journaliste Mélissa Theuriau a fêté ses 46 ans. L’occasion pour son mari, l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze de lui faire une belle déclaration.