Les Marocains désapprouvent les mécanismes d’aide du FMI

27 mars 2021 - 15h20 - Economie - Ecrit par : J.K

Les recommandations du FMI pour la relance de la croissance au Maroc en cette période de crise sanitaire sont vivement critiquées par plusieurs hauts fonctionnaires. Au nombre de ces personnalités, le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi et Abdellatif Jouahri, le gouverneur de la Banque centrale marocaine.

Pour relancer la croissance économique au Maroc, le Fonds monétaire international (FMI) a émis plusieurs recommandations et appelé récemment à la réduction d’emplois, des privatisations immédiates au préjudice des investissements et de la consommation publique et privée, provoquant ainsi des contestations dans le rang des hauts fonctionnaires du Maroc. Mais, ses instructions ne sont plus appropriées, notamment en raison des impacts de la crise sanitaire, a indiqué le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, ajoutant que les pertes et l’inflation peuvent connaître une hausse avec une décision souveraine et que le prêt peut être attribué aux investissements dans les secteurs productifs.

Pour un expert en finances publiques, le Fonds monétaire international invite à la réduction des dépenses publiques pour une baisse du déficit budgétaire, au contrôle de la masse salariale et à la réduction du nombre d’emplois ou carrément à la privatisation. Le gouverneur de la Banque centrale marocaine, Abdellatif Jouahri, estime qu’une nouvelle ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI, serait demandée, seulement si le Maroc n’entreprend pas les réformes qu’il faut. Mais, il serait impossible de demander au Fonds monétaire international l’obtention d’une LPL, « une sorte d’assurance au cas où les conditions macro-économiques se dégraderaient », suite à la mise en place de plusieurs réformes pour lesquelles il entend s’engager, tout en fixant des priorités à ce sujet.

Toutefois, le royaume doit éviter le piège de l’emprunt démesuré et œuvrer pour la réforme fiscale, estiment certains analystes. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale a précisé que le plus important, ce sont les réformes structurelles qui seront prises. Il a exposé, mardi dernier, les grands chantiers à démarrer. Il s’agit entre autres des fonds de pension, la souplesse du marché du travail, la question des ressources humaines, la réforme des institutions publiques et des entreprises et l’aide directe aux ménages vulnérables.

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