Marocophonie

12 février 2007 - 00h00 - France - Ecrit par : L.A

Un quotidien marocain a titré : “La langue arabe est consacrée dans la Constitution mais combattue dans la réalité”. La phrase vous prend à la gorge comme une maladie furieuse mais, franchement, qui oserait la contredire ?

Si vous avez un doute, essayez un test très simple : adressez-vous aux beautiful people (et même aux autres) en arabe et vous goûterez à toute la différence. Entre le serveur souriant à qui vous demandez “un verre (de lait, bien entendu)” et la tête de mort que vous fouettez avec un “chi kass assi !”, il y a un monde. Le premier vous prend pour un gentleman et vous sert sans tarder, le deuxième vous ignore parce qu’il croit avoir affaire, au mieux, à un garagiste déguisé en buveur de lait. Elle est là, la différence. Vous ne pouvez pas espérer la même médaille quand vous demandez “S’il vous plaît” ou “Allah Yarham bak”, “Tout va bien ?” ou “Finek ?”. Le monde est ainsi fait, de mots, et de sentences collées aux mots. Quand on se retrouve en face d’un mec intelligent, on se dit : “Tiens, il raisonne comme un francophone !”. Quand le francophone que vous êtes écorche un mot, une formule consacrée, il se tord de douleur comme s’il était victime d’une colique néphrétique.

Un jour, pour plaisanter (à peine), une amie m’a dit : “Quand je rencontre un mec intéressant, qui s’exprime bien en français, je me dis que sa mère est française. Ou alors qu’il a été dans un lycée français. S’il n’est ni l’un ni l’autre, c’est qu’il est né dans une bonne famille, riche et cultivée. Dans tous les cas, il reste un bon parti !”. Pour résumer, le francophone est un vainqueur : riche, beau, raffiné. Il ne reste pas grand-chose à “l’autre”, l’arabophone : au mieux, diriez-vous, il est une cible pour les mauvais spots de pub (en arabe évidemment), quant au pire…

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