Marrakech/tourisme : Bataille autour des chiffres

7 juin 2007 - 00h00 - Economie - Ecrit par : L.A

La publication des réalisations touristiques est toujours accueillie avec attention. Les derniers chiffres pour Marrakech, même s’ils n’ont pas encore un caractère tout à fait officiel, suscitent beaucoup de discussion. Et c’est le mois d’avril qui pose « problème ». En effet, les statistiques officielles relatives à la fréquentation hôtelière affichent une hausse de 6 % seulement. Contre 18 % et un taux d’occupation de 90 % en 2006.

Certains voient cela comme un essoufflement, d’autres (les opérateurs) rien d’alarmant et avancent que l’année 2006 a été une année exceptionnelle. Pour ces derniers, il faut voir la situation dans l’ensemble, cumulée de janvier à fin avril. La ville a ainsi affiché une variation de plus de 12%. « Certes, le mois d’avril a affiché une croissance au ralenti. Mais en 2008, pour la même période, sont prometteuses », précise Amine Takhmi, agent de voyages.
« Le produit Marrakech reste dynamique sur le marché international », renchérit Kamal Bensouda, patron de la chaîne hôtelière Atlas Hospitality.

Le fléchissement de l’activité – avril et mai - a été ressenti particulièrement par les voyagistes qui ont enregistré un recul dans les réservations. Le français Fram, par exemple, a enregistré des baisses importantes durant la période de fin avril à début mai, avec quelques annulations. Idem chez le TO Marmara qui parle de fortes baisses durant la même période. « Et les prévisions pour juin sont toujours incertaines », insiste un de ses responsables. « Mais la machine est relancée », rassure ce professionnel. Et d’ajouter que les effets de la reprise ne s’en ressentiront pas en juin, mais plutôt en juillet et août. C’est ce qui explique peut-être aussi les offres promotionnelles lancées pour remplir juin. « C’est une tendance internationale, dépendant des contextes international et national », rappelle Abdelatif Kabbaj, président du CR de Marrakech.
Au Maroc, cette tendance a particulièrement coïncidé avec les attentats-suicide de Casablanca, mais aussi les élections en France.

De fait, 60% de la clientèle est française. Clientèle qui a reporté ses vacances à une date ultérieure. Le recul du marché français n’explique pas à lui seul cette stagnation, étant donné que d’après les statistiques officielles, il y aurait une baisse de 17% sur le marché belge et 15% du côté des Américains. Autre marché émetteur, en recul également, l’Espagne avec une baisse de 6%.

En revanche, les marchés italien et britannique n’ont pas été perturbés. Bien au contraire, ils ont enregistré respectivement 23 et 59% de hausse.

Malgré tout, Marrakech reste en tête du palmarès des réalisations marocaines pour le mois d’avril. Elle affiche en effet une tendance supérieure à celle réalisée sur le plan national avec 2% de croissance.

En terme d’arrivées, la ville a accueilli près de 184.000 touristes durant ce mois avec une variation nulle par rapport à l’an dernier. En nuitées, la cité ocre en a enregistré près de 664.000. Soit une variation de 6% par rapport à l’an dernier.

Plein le week-end

Si un tassement de l’activité existe, il n’est cependant pas ressenti durant le week-end (vendredi, samedi et dimanche), période de croisement des charters et des vols directs.
En effet, Marrakech affiche pratiquement complet durant ces jours, alors qu’au début de la semaine l’activité est ralentie.

C’est pourquoi les professionnels de tourisme à Marrakech militent souvent pour une autre rotation aérienne ou des campagnes de baisses des tarifs pour les vols des premiers jours de semaine (lundi, mardi, mercredi), et ce, afin d’équilibrer les flux.

L’Economiste - Badra Berrissoule

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Sujets associés : Marrakech - Tourisme

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