Malgré l’entrée en vigueur de la loi 103.13 en 2018, qui criminalise clairement les actes de harcèlement et fixe des sanctions allant jusqu’à la prison et l’amende, le harcèlement sexuel persiste au Maroc. Le dernier cas en date est celui d’une touriste française. L’incident documenté par une vidéo s’est déroulé à Essaouira. On voit une Française excédée par les agissements d’un jeune homme. Ce n’est pas un cas isolé. Des incidents similaires ont été déjà enregistrés à Tanger, Chefchaouen et Marrakech.
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Cette forme de discrimination sape la réputation touristique du Maroc. Il y a quelques années, le journal britannique Daily Mail plaçait le royaume parmi les pays où les femmes sont invitées à faire preuve de prudence lors de leur visite. Malgré une mobilisation de la société civile, à travers des initiatives comme Masaktach et le lancement du premier plan national de lutte contre le harcèlement sexuel dans la région arabe et en Afrique en 2023, sous le patronage de la princesse Lalla Meryem, le phénomène résiste au temps.
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Pourquoi le harcèlement sexuel ne s’arrête pas ? La loi 103.13 en 2018 montre en effet ses limites en raison de la difficulté de la preuve, de l’absence de signalement, et d’une banalisation sociale. Aujourd’hui, il faut une conscience collective et des institutions engagées pour combattre le phénomène. Le harcèlement sexuel n’est plus seulement une affaire de droits humains, mais une question de souveraineté touchant à l’image du Maroc, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.