La comédienne marocaine Souad Saber, figure emblématique du cinéma et de la télévision marocains, a annoncé son retrait de la scène artistique marocaine.
Medi 1 Sat ne rejoindra pas le pôle public de l’audiovisuel. Pôle qui compte déjà dans son giron 2M-Soread et la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT). L’information a été confirmée, entre autres par Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement : « Aucune décision n’a été prise dans ce sens ». Un membre du Conseil d’administration de la chaîne franco-marocaine le certifie à son tour, en soulignant que « la diffusion de Medi 1 Sat ne sera pas suspendue ».
Après la démission de son PDG, Pierre Casalta, c’est bel et bien Abdeslam Ahizoun qui a repris les rênes de la chaîne. « L’on s’attendait plutôt à Nabil Ben Abdellah, l’ex-ministre de la Communication, ou à Fouad Ali El Himma », selon une source interne. Cette « élection » intervient juste après le Conseil d’administration tenu le 16 septembre. L’imminence d’un dépôt de bilan de Medi 1 Sat en a été d’ailleurs le fait marquant.
Le nouveau top management pilote déjà deux autres entités : Maroc Telecom et la Fédération royale de l’athlétisme. « Il n’a pas été désigné mais élu », précise un membre du Conseil d’administration.
Maroc Telecom, filiale de Vivendi à 53% et présidé par Ahizoun, est actionnaire à 26% dans le capital de la chaîne du Maghreb. Le tour de table compte aussi Fipar (26 %), elle-même filiale d’un opérateur public, la Caisse de dépôt et de gestion, radio Medi1 (14 %) et un consortium français, la CIRT, qui compte la Caisse des dépôts et consignations (34%).
La présence d’actionnaires, à la fois français et marocains, se justifie par le fait que le projet de Medi 1 Sat a été lancé en commun accord par Paris et Rabat. A l’époque, Jaques Chirac était locataire de l’Elysée. Quelque temps après, Nicolas Sarkozy lance France 24. Parallèlement le débat sur la réforme de l’audiovisuel fait fureur. Cette conjoncture a produit des ondes de choc... « La chaîne allait assurer, à l’instar de radio Medi 1, un relais médiatique pour la diplomatie française. L’on s’attendait à ce que Medi 1 Sat ait des problèmes financiers », commente une source au Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA). Du côté de Fipar, membre du Conseil d’administration, l’on se contente d’affirmer que l’affaire de Medi 1 Sat est « un dossier confidentiel ».
Plus d’un mois avant la démission de Casalta, le régulateur de l’audiovisuel a adressé un avertissement à la chaîne. « Lors d’une audition, nous lui avons reproché la gestion des programmes », précise une source à la Haca. Qui n’hésite pas à mettre en doute la crédibilité du dernier sondage qui classe Medi 1 Sat 3e, juste après Al Jazeera et Al Arabiya.
Toujours est-il que c’est la difficulté d’attirer les annonceurs qui a fait péricliter la chaîne franco-marocaine... En tout cas, l’on ne « pourra juger » le degré du risque « qu’après avoir épluché les comptes financiers », souligne un membre du Conseil d’administration.
Ce sont... des oiseaux !
La scène se passe en août dernier au siège de Medi 1 Sat à Tanger. Fouad Ali El Himma, figure de proue du Mouvement pour tous les démocrates, est en visite amicale dans les locaux de la chaîne. Son PDG, Pierre Casalta, lui fait le tour du propriétaire. En bon communicateur, El Himma s’informe sur l’expérience des différents collaborateurs (techniciens, réalisateurs, journalistes...) de Medi 1 Sat. L’un d’eux lui parle furtivement de son parcours. Juste après, Casalta enchaîne sur les propos de son collaborateur en déclarant que les techniciens se sont maintenant fixé à Medi 1 Sat. La réponse de son hôte est prémonitoire : « Ce sont des oiseaux ! ». Le PDG de la chaîne a présenté, selon la version officielle, plus d’un mois après sa démission.
Source : L’Economiste - Faiçal Faquihi
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