Après l’exclusion de l’Ethiopie au groupe 8, l’équipe du Maroc se tourne désormais vers le prochain tour des éliminatoires de la coupe du monde-2010. La dernière rencontre face à la Mauritanie n’est qu’une simple formalité pour les Lions de l’Atlas qui n’auront plus la pression, mais qui devront séduire le public qui n’est pas très convaincu de la prestation du Onze national depuis quelque temps déjà. Si Roger Lemerre a été retenu parmi plusieurs prétendants, c’est surtout pour donner un nouveau départ à une équipe nationale, en proie aux critiques les plus acerbes au lendemain de sa débâcle en Coupe d’Afrique 2008.
On se rappelle des amères défaites du Maroc face à la Guinée 3-2 et au Ghana 2-0 au premier tour de cette CAN, une compétition remportée haut la main par l’Egypte. Si les Lions de l’Atlas sont presque assurés d’une place en Coupe d’Afrique, en revanche le chemin vers la Coupe du Monde 2010 sera semé d’embûches, surtout que nombre d’observateurs ne sont pas convaincus par les prestations des joueurs sous la houlette du nouveau sélectionneur. Après le limogeage de Henri Michel, les techniciens qui sont venus au chevet du malade ont été bien loin d’assurer une bonne continuité, tant le « costume » est trop grand pour eux. Si la victoire face au Bénin a réconforté le nouveau staff technique et donné une lueur d’espoir aux joueurs, le match amical face à Oman, par contre, a replongé le public marocain dans l’expectative et le doute.
La question qui revient sur toutes les lèvres est la suivante : Avons-nous une équipe compétitive capable d’arracher sa qualification, non pas à la CAN, mais aussi à la Coupe du Monde ? Difficile de répondre par l’affirmative après les dernières prestations des professionnels. D’aucuns veulent bien accorder des circonstances atténuantes à Roger Lemerre, en raison de l’absence de plusieurs titulaires, comme Chamakh, Sektioui, face au Bénin et Boussoufa et Hadji. On attendait aussi l’arrivée d’un défenseur de charme Adil Rami, qui a finalement préféré évoluer sous les couleurs de la France. Sa titularisation avec les A’ a été acquise par la FFF. Ce dernier n’a donc pas répondu au chant de Fethi Jamal, certainement pas très convaincant.
On aurait tant aimé que cette équipe nationale retrouve une seconde jeunesse. Après les éliminatoires du Championnat d’Afrique, c’est un autre défi qui attend les Lions de l’Atlas, à savoir les groupes qui seront formés pour la compétition mondiale ; et là on n’est pas certain de nous retrouver dans les têtes de listes tant nous sommes loin des critères de la FIFA pour y figurer. Les nations qui sont déjà qualifiées seront des adversaires difficiles à déloger. Le Cameroun, emmené par un certain Samuel Eto’o, la Côte d’Ivoire avec des fers de lance nommés Didier Drogba et Arouna Koné, le Ghana avec Michael Essien, le Nigeria, voire l’Egypte et la Tunisie sont autant de pays qui nous font encore peur. Fini le temps où les Lions de l’Atlas étaient considérés comme des foudres de guerre capables de tout balayer sur leur passage. Il y a moins de performances, donc moins de satisfaction du public marocain. Et pourtant, les nouvelles rassurantes sur nos pros nous parviennent de temps en temps, du moins pour quelques-uns parmi eux. Chamakh, qui a eu un passage à vide et qui n’a pas été convaincant face au Sultanat d’Oman, a repris le chemin des filets face à l’Olympique de Marseille.
Il a brillé de mille feux avec les Girondins de Bordeaux en inscrivant un joli but lors de al 5e journée. C’est son premier but cette saison. Il est encore loin de sa prestation lors du match des trophées contre Lyon mais le Girondin reste un atout pour le compartiment offensif des Lions de l’Atlas. Le Nancéien Mouncef Zerka a été impérial face à l’A.J Auxerre, contraint au nul après un but du Marocain.
Ce dernier a égalisé pour son équipe d’une déviation de la tête qui a surpris le gardien auxerrois Rémy Riou. Nous ne souhaitons nullement assombrir l’avenir de cette équipe nationale, mais seulement attirer l’attention sur le sentiment qui se dégage en ce moment à propos de nos chances de parvenir aux phases finales de la Coupe du monde qui auront lieu en Afrique du Sud en 2010.
Source : Le Matin - Abdeslam Bilali
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