La Cour d’appel de Fès a rendu son verdict dans l’affaire de l’ex-parlementaire Abdelali Hamieddine, qui vient d’être condamné à une peine de 3 ans de prison ferme.
"Le régime politique marocain est autoritaire" et n’est pas à l’abri du printemps arabe et la nouvelle constitution ne visait qu’"à désamorcer la menace qui pesait sur la monarchie", estime le Prince Moulay Hicham, le cousin germain du Roi Mohammed VI.
Dans une interview accordée au Nouvel Obs, Moulay Hicham dresse un tableau plutôt pessimiste des réformes entreprises au Maroc depuis le discours prononcé par le Souverain le 9 mars dernier.
"Rien de fondamental n’a changé au Royaume", puisque la constitution qui a été votée par 98% des marocains a été soigneusement élaborée par le palais, explique le Prince Hicham, affirmant que les résultats des élections législatives du 25 novembre reflètent "la peur du changement du régime".
Ce "simulacre de démocratie" n’a pas suffi à "apaiser le mécontentement des forces d’opposition" du Royaume, notamment le mouvement 20 février, indique Moulay Hicham, qui estime que "les élections ont été organisées pour que rien ne change".
Pour le prince rouge, le taux de participation aux élections législatives qui devait crédibiliser le processus de réformes lancé par la monarchie, a été conforté par la victoire du PJD, dont la popularité découle essentiellement de son opposition au Parti Authenticité et Modernité (PAM), mais aussi du fait de son appel à la moralisation de la vie publique.
Le PJD qui tire aussi sa légitimité du fait qu’il n’a jamais été "compromis dans la gestion des affaires publiques", doit son succès électoral également à un ’’vote de sanction à l’encontre de la monarchie et de ses partis’’.
Le prince qui estime qu’il faut barrer la route au "Makhzen" qui n’aspire qu’à l’immobilisme et au partage de la rente, pour que les réformes indispensables puissent voire le jour, affirme que ’’la société marocaine ne tolérera pas longtemps l’immobilisme politique’’.
Moulay Hicham qui reproche à plusieurs militants de "tenir un discours public, tout en conservant des stratégies personnelles", croit que "le PJD peut réussir s’il arrive à faire sauter les verrous du système, et à surmonter ses propres contradictions". Car "ce parti oscille toujours entre l’allégeance et le populisme", au risque de se faire digérer par le Makhzen, comme les partis qui l’ont précédé au pouvoir, conclut le Prince Hicham.
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