Les MRE, objets de toutes les convoitises

11 août 2007 - 18h17 - Maroc - Ecrit par : L.A

Aujourd’hui est un jour spécial. Le Maroc rend hommage à la communauté marocaine résidant à l’étranger, en célébrant la Ve édition de la Journée nationale du migrant. Cette année, la Journée, désormais traditionnelle, est placée sous le thème « Les grands chantiers économiques : nouvelles opportunités d’investissements pour les Marocains du monde ».

Pour nos compatriotes, importants pourvoyeurs de fonds et investisseurs, notamment en PME/PMI, cette journée sera l’occasion de rencontrer l’ensemble des partenaires économiques et sociaux, et de connaître les opportunités d’affaires dans les différents secteurs. Des manifestations seront organisées dans de nombreuses villes du Royaume. À Casablanca, la journée sera dédiée à des animations dans des stands d’information, de conseil et d’orientation sur la place Mohammed-V. Elles seront suivies d’une soirée artistique et musicale. Des rencontres-débat auront lieu au CRI. La cité ocre, quant à elle, organise la IVe édition du Salon des MRE, avec des expositions de stands et tables rondes sur le thème de l’investissement. La journée sera clôturée par une grande soirée au Théâtre royal.

Nos MRE font de plus en plus l’objet de toutes les attentions et de toutes les convoitises. Et pour cause, ils sont considérés comme l’une des principales sources de devises. Leurs transferts viennent toujours renflouer notre balance des paiements en souffrance. Durant le premier semestre 2007, ils ont transféré pas moins de 2,18 milliards d’euros, soit près de 24,5 milliards de DH. Un montant en hausse de 14,3% par rapport à l’année précédente. Les Marocains du monde représentent aussi près de 25% des dépôts bancaires, et les banques se les arrachent . Ils comptent en outre parmi les principales tranches de touristes. Près de 25% des 6 millions de touristes reçus chaque année sont des MRE. Il n’est donc pas étonnant qu’ils suscitent toute sorte d’intérêt, au sommet de l’Etat d’abord. En effet, le Souverain accorde une attention particulière à la diaspora marocaine. Un ministère et la Fondation Hassan-II leur sont dédiés.

En 2005, et en réponse à leurs revendications, le Souverain leur donne droit au vote et à l’éligibilité à la Chambre des représentants. Un Conseil supérieur de la communauté marocaine à l’étranger est également créé dans ce sillage. Une initiative tant réclamée, et qui a été confiée au Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH), mais qui tarde a être finalisée. « Le projet de création d’un conseil, représentatif de plus de 3 millions de MRE dispersés dans plusieurs pays, n’est pas une mince affaire, mais le CCDH fait un grand travail pour le mettre en route », explique Abdessalam El Ftouh, directeur du pôle promotion économique à la Fondation Hassan-II pour les MRE.

Le Roi aussi attache une importance toute particulière aux conditions de transit et d’accueil des MRE et s’enquiert personnellement d’eux. Chaque année, dans le cadre de l’opération Marhaba, des centaines de personnes (assistants, médecins, etc.) sont mobilisées par la Fondation Mohammed-V pour la solidarité, afin d’assurer un accueil irréprochable à nos compatriotes.

Par ailleurs, une offre touristique spécifique a été conçue à leur intention. Assiyahia, offre conçue par l’ONMT en partenariat avec la Banque Populaire, permet de bénéficier d’une carte bancaire, accordant des forfaits auprès de divers voyagistes et de ristournes auprès d’hôtels partenaires.

Les différentes banques et entreprises n’hésitent pas non plus à tailler des offres sur mesure aux MRE et à les courtiser afin de capter leur épargne.

Même la Moudawana n’a pas manqué de leur faire une fleur. Désormais, elle reconnaît le mariage civil. Les Marocains du monde ne seront plus obligés de se marier deux fois pour valider leur mariage mixte de part et d’autre. Un seul passage devant la mairie suffira.

De leur côté, nos compatriotes ressentent toujours un viscéral attachement à leur pays. Les première et deuxième générations de migrants continuent à assurer un soutien financier à leurs familles au Maroc et à revenir chaque année. Les MRE de troisième génération (20 à 25 ans), qui sont nés à l’étranger et qui sont de plus en plus nombreux, s’intéressent eux aussi au Maroc. Mieux encore, une bonne partie d’entre eux désirent y retourner. D’après El Ftouh, ces jeunes nés à l’étranger et parfaitement intégrés dans leur pays de résidence, pensent de plus en plus à exercer leurs activités au Maroc ou à y délocaliser leurs affaires. « Dans un contexte de saturation économique dans les pays européens, la tendance est aux délocalisations. De ce fait, une bonne partie des jeunes marocains à l’étranger pensent sérieusement à revenir au pays d’origine », affirme-t-il.

Selon El Ftouh, actuellement, les nouveaux MRE ont des exigences qui sont différentes de celles de leurs prédécesseurs. Ils réclament davantage de facilité au niveau des administrations et de rapprochement au niveau des législations entre le Maroc et leur pays de résidence, notamment dans le domaine de la justice. Ils ont aussi beaucoup plus conscience de la dynamique économique qu’ils assurent avec leur pays d’origine.

L’Economiste - Ahlam Nazih

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