« Le désir de nombreuses familles d’enterrer leurs morts en Allemagne a augmenté », explique à DW Samir Bouaissa, 50 ans, président de l’association « Cimetières musulmans de Wuppertal ». Ce Marocain qui est arrivé à Wuppertal avec sa famille à l’âge de deux ans, se bat pour la construction du premier cimetière musulman de la ville. « Nous menons ce combat depuis 2008 », ajoute Bouaissa. Le problème reste d’actualité en Allemagne où les défunts étaient enterrés dans des cercueils, une pratique contraire à la tradition juive et musulmane.
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La culture musulmane interdit aussi les crémations et le transfert des dépouilles après un certain temps. Selon la loi, la construction des cimetières revient aux municipalités, mais cela prend du temps. Les quelques cimetières de Berlin et de plusieurs villes qui possèdent des carrés musulmans sont pleins, ce qui oblige de nombreux musulmans à chercher des places pour leurs morts dans les cimetières des villes voisines. Les musulmans de Wuppertal, eux, doivent se rendre à Essen ou à Solingen pour trouver des tombes pour leurs défunts.
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Des pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et la Turquie proposent à leurs ressortissants à l’étranger qui le souhaitent, de souscrire à une « assurance obsèques » pour être enterrés dans leur pays d’origine à leur mort. Mais la jeune génération préfère être enterrée en Allemagne, a déclaré Stephan Neuser, le secrétaire général de l’Association fédérale des entreprises funéraires allemandes (BDB). Le nouveau cimetière musulman de Wuppertal sera construit sur un site jouxtant l’ancien cimetière protestant et le nouveau cimetière juif, a précisé Bouaissa qui subit des tracasseries administratives depuis 15 ans de la part de l’administration locale et du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie.