"Nous sommes face à une menace sérieuse et existentielle tant pour le Maroc que l’Algérie, voire pour toute la région du Maghreb", a-t-il déclaré, dans un entretien à l’APS. Pour étayer son argumentation, il a rappelé les allégations de Bernard-Henri Lévy lors d’une conférence à Marseille. Celui-ci affirmait que "l’Algérie (...) est juive et française". Aux yeux du militant marocain, il est clair "que nous assistons à la préparation d’un transfert de l’État d’Israël vers le Maroc, d’où la percée sioniste sans précédent dans le Maghreb et principalement dans le royaume".
Exprimant le fond de sa pensée, M. Wihmane s’appuie sur la presse israélienne, notamment le journal Yediot Aharonot qui traite d’un ancien plan sioniste datant de 1903 et visant l’établissement de "l’État d’Israël" au royaume du Maroc. La mort du fondateur du mouvement sioniste Theodor Herzl n’aura pas mis fin à ce plan. Ce plan est toujours d’actualité "faute de perspectives en Palestine après l’expérience de soixante-dix ans de résistance", a expliqué le militant marocain.
Se penchant sur les revendications des juifs marocains relatives à la récupération de "leurs biens au Maroc", il soutient que leur objectif "est la mainmise sur le Maroc et la région tout entière à travers ces prétentions et les mythes de tombeaux de prophètes et de saints patrons juifs". Il illustre ses propos en citant le titre placardé à la Une d’un des magazines marocains francophones : "Maroc, terre juive".
M. Wihmane revient par ailleurs sur l’action en justice intentée par des avocats marocains pour contester la décision de normalisation. "Nous avons fait notre devoir sur le plan juridique comme nous le faisons sur d’autres. Nous fondons notre espoir sur Dieu et le grand peuple marocain", a-t-il dit. À propos de "la violation des droits, de la restriction des libertés et du blocus sécuritaire" observées au lendemain du rapprochement Maroc-Israël, le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation a affirmé que ce "ne sont que les premiers fruits de la normalisation".
"La confrontation entre le peuple et l’État est l’un des principaux objectifs stratégiques de la bombe jetée par l’entité sioniste et l’administration américaine au Maroc pour faire exploser toute la région", a-t-il indiqué. Selon ses explications, "lorsque l’État réprime le peuple, la tension est attisée et l’État affaibli, ce qui facilitera le passage à la phase d’affaiblissement et de la division puis à la domination totale pour la mise en oeuvre du plan "B", à savoir l’établissement d’un "nouvel Israël".