L’archéologue Felipe Mejías mène avec d’autres collègues depuis fin 2017 des travaux de fouille sur ce camp de concentration de l’ère franquiste qu’ils considèrent comme « le plus important et le plus cruel d’Espagne ». « Enquêter sur la mémoire historique est une question d’humanité et quelque chose qui profite à la société », explique-t-il à El Español.
Felipe Mejías rédige sa thèse de doctorat sur cette question. Il a réalisé sa quatrième fouille le 23 octobre et a exploré la zone avec des détecteurs de métaux afin d’y dénicher des objets de l’époque. C’est ainsi qu’il a trouvé sur le site une pièce de monnaie marocaine datée de 1930. Une découverte qui pourrait confirmer la collaboration de soldats basés dans le nord du Maroc, alors sous domination espagnole, avec l’armée de Franco pendant la guerre civile espagnole.
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La localisation de cette pièce, trouvée dans une zone près de l’une des entrées du camp, confirmerait que ces soldats faisaient office de surveillants. Il s’agirait de militaires qui, selon les investigations de l’archéologue, ont obtenu une prime pour avoir tiré sur des prisonniers qui tentaient de s’évader du camp.
Des munitions de calibre 16 mm utilisées au XIXᵉ siècle ont été aussi retrouvés sur le site. Selon l’archéologue, elles « pourraient appartenir à ces paramilitaires ». Mais cette hypothèse ne saurait être confirmée à 100 %, car « en archéologie, il faut être prudent », souligne-t-il. Avec son équipe, Felipe Mejías va tenter de géo-référencer les points où ces munitions ont été trouvées pour vérifier s’ils sont liés à un éventuel site d’exécution.