Où est passé le père Noël "marocain" ?

28 décembre 2007 - 23h39 - Maroc - Ecrit par : L.A

La curiosité est passée inaperçue, mais les « pères Noël » ont quasiment disparu des lieux publics à Casablanca. C’est une première dans la métropole dont les grandes artères étaient animées par ce personnage.

En cette fin d’année, les endroits habituels qu’il fréquentait -la place Mohammed V et Bab Marrakech- sont désertés par le fameux « père Noël ». Et tant pis pour nos chérubins qui ont été privés de leur photo-souvenir. En revanche, avec ou sans autorisation, le père Noël est toujours présent dans la rue Prince Moulay Abdellah, l’une des plus fréquentées de la ville.

Toujours est-il que, depuis deux ans, les autorités (Préfecture d’Anfa) ont gelé les autorisations « d’exercice » à tous les « pères Noël » sur les lieux publics pour des raisons de sécurité. « Nous déposions les demandes d’autorisation pour le père Noël au mois de novembre afin de pouvoir s’installer sur la voie publique durant toute la deuxième quinzaine du mois de décembre. Mais les autorités de la préfecture d’Anfa ne nous délivrent plus ces permissions depuis 2006 », explique le gérant d’un labo-photo sur l’avenue Mohammed V.

Pourquoi faut-il une autorisation pour un père Noël ? Parce qu’il occupe la voie publique…, et les attroupements qu’il provoque peuvent être des cibles potentielles pour des attentats terroristes. Ça, c’est pour la version officielle.

Plusieurs jeunes profitaient de l’occasion des fêtes pour gagner un peu d’argent en se déguisant en « papa Noël ». « Les autorités de la Préfecture nous ont refusé l’autorisation d’exploitation de la voie publique par nos assistants qui mettaient le déguisement du père Noël », déplore un photographe professionnel sur la place Mohammed V. « Cela nous a privé d’une source importante de revenu dont on bénéficiait depuis des années », tempête-t-il.

La saison des photographes de rue est gâchée. « On nous a dit que les autorisations ont été suspendues suite aux actes terroristes qui ont secoué Casablanca ces dernières années », explique un photographe installé sur la place Mohammed V.

Pour légitime et logique qu’elle soit, l’explication « sécuritaire » ne convainc pas grand monde. Par ces temps de montée du sentiment islamiste, il n’en fallait pas plus pour voir dans l’interdiction du père Noël un gage fait aux milieux conservateurs.

Le père Noël n’a rien à voir avec une quelconque religion : le personnage, tel qu’il est actuellement, a été inventé par le dessinateur Haddon Sundblom, chargé par Coca-Cola de le « reloooker » aux couleurs blanche et rouge de la marque. Cette opération d’origine commerciale fait encore son chemin aujourd’hui et les grandes enseignes s’en servent pour booster leurs ventes pendant les fêtes.

L’Economiste - Redouane Hajjaj

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Droits et Justice - Histoire

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.